Les vendanges devraient être précoces et s'annoncent prometteuses
C'est ce qu'a indiqué mardi à l'AFP, Jérôme Despey, président de la filière viticole à FranceAgrimer, l'établissement public en charge du secteur agricole.
La récolte devrait atteindre 47,6 millions d'hectolitres (hl) contre 45,3 millions en 2010.
Cette année, sauf imprévu, les spécialistes prévoient des vendanges particulièrement précoces. Une première vague devrait débuter à la mi-août sur les cépages Sauvignon et Chardonnay (vins blancs) tandis que le gros des récoltes devrait se dérouler fin août ou début septembre, soit avec une avance de 10 à 30 jours, prévoit FranceAgrimer.
"Je n'ai jamais vu cela", a souligné M. Despey, par ailleurs viticulteur dans l'Hérault. Il explique qu'après un hiver qui a permis un bon cycle végétatif "la sécheresse de ce printemps a facilité l'accélération du développement du raisin". De plus, la pluie, tombée en juillet, est arrivée à point nommé pour remplir le grain.
Michel Issaly, président des Vignerons indépendants est tout aussi optimiste avec quelques réserves nécessaires "puisque nous ne sommes qu'au début du mois d'août". Selon lui, la récolte devrait être "belle" dans quasiment toutes les régions.
Les conditions climatiques "très favorables" ont permis de "mieux maîtriser" les maladies comme le mildiou ou l'oïdium et de "réduire" les traitements de la vigne, assure encore ce viticulteur dans le Tarn.
Cette précocité, va donner lieu à des situations inédites, les régions comme la Champagne et l'Alsace pourraient commencer à vendanger en même temps que certains vignobles du Languedoc-Roussillon.
Vendanger demande du doigté. "Quand il fait chaud, le raisin perd très rapidement ses arômes", explique M.Issaly. Aussi, en cas de fortes chaleurs, il prévoit de vendanger la nuit pour préserver la "fraîcheur" du raisin.
Le cru 2011 est "atypique" en raison de sa "précocité" et "en général les années de grande précocité sont des années de grande qualité", affirme de son côté, Philippe Faur-Brac meilleur sommelier du monde (1992).
En attendant l'heure de vérité, les responsables des grands domaines ont pris leurs vacances en juillet pour être à pied d'oeuvre dès la semaine prochaine, ajoute ce spécialiste.
"La saison a démarré en fanfare, beaucoup trop vite en raison de la sécheresse mais ensuite il y a eu la chance de juillet où il a beaucoup plu ce qui a permis de ralentir le développement de la plante", analyse Nicolas de Rouyn, rédacteur en chef chez Bettane & Desseauve (guide et publications sur le secteur viticole).
La partie n'est pas encore gagné, surtout en cas de fortes pluies ou de froid. En revanche "si les conditions climatiques sont équilibrées, on aura un bon millésime", prédit cet expert. Mais probablement pas aussi "exceptionnel" que celui de 2009.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.