"Ouvrez les vannes" : des habitants de Mayotte manifestent contre les coupures d'eau quasi quotidiennes
Une centaine de manifestants se sont réunis, samedi 9 septembre, devant les locaux du syndicat des eaux de Mayotte, pour exprimer leur colère face aux coupures d'eau qui se sont intensifiées ces dernières semaines dans le 101e département de France. "Sans eau, on coule", "A l'eau citoyens", "Ouvrez les vannes, Mayotte a soif et veut des explications", pouvait-on lire sur les pancartes agitées par des manifestants scandant le refrain "On veut de l'eau".
"L'idée aujourd'hui était de lancer un premier mouvement, on ne s'arrêtera pas là", a déclaré Aurélie Zougoula, psychologue de 32 ans, membre de l'organisation. "On veut des explications : pourquoi on paye encore des factures d'eau ? Pourquoi on n'a pas de bouteilles d'eau gratuites ou au moins à prix accessibles ?", s'est-elle agacée.
Des écoliers en classe "que mardi et vendredi matin"
Une infirmière de 33 ans décrit son quotidien en soins palliatifs : "De plus en plus de patients souffrent de diarrhée. Ils ont du mal à respecter les recommandations de l'agence régionale de santé et à faire bouillir l'eau." "On est un département français et on nous laisse mourir de soif", cingle un autre infirmier.
En queue de cortège, une enseignante s'inquiète pour les 500 élèves de son école. "La semaine prochaine, ma classe ne viendra que mardi et vendredi matin, les seuls jours où il y a de l'eau, déplore-t-elle. Le reste du temps, nous ne pouvons pas ouvrir, nous ne sommes pas sur le chemin de l'eau et nous n'avons pas de cuve. On sait que le niveau scolaire est bas à Mayotte. Là ils vont finir l'année en ne sachant toujours pas lire..."
Depuis lundi dernier, les habitants du petit archipel français de l'océan Indien sont privés d'eau deux jours sur trois sur Grande-Terre, l'île principale, en dehors de la capiale, Mamoudzou. Les coupures sont quotidiennes de 16 heures à 8 heures, puis pendant 36 heures le week-end dans le chef-lieu et sur Petite-Terre.
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