Nicolas Sarkozy a souhaité qu'aucune piste de financement de la dépendance ne soit écartée, y compris l'assurance-privée
"L'idéologie n'a rien à faire dans une affaire de cette importance et de cette gravité", a-t-il ajouté mardi en concluant un colloque sur la dépendance au Conseil économique, social et environnemental.
Le chef de l'Etat a également annoncé la tenue en juin d'une conférence nationale sur le handicap.
"Quand nos finances publiques sont dans la situation où elles sont, quand le travail est à ce point taxé, quand 5 millions de Français ont déjà souscrit une assurance dépendance, est-il raisonnable de ne pas s'interroger sur le rôle que peuvent jouer les mutuelles, les compagnies d'assurances et les organismes de prévoyance ?", a-t-il plaidé.
Sur ce sujet controversé, le chef de l'Etat s'est toutefois voulu rassurant en affirmant qu'il n'avait "pas l'intention d'utiliser la dépendance pour privatiser insidieusement l'assurance maladie".
Parmi les autres pistes éventuelles de financement, Nicolas Sarkozy a d'emblée écarté l'hypothèse de "taxer davantage le travail" qui, a-t-il souligné, aurait pour conséquence d'en "augmenter le coût" et "ne conduirait qu'à une délocalisation encore plus importante de nos emplois".
"Si un nombre toujours plus réduit d'actifs doit prendre en charge un nombre toujours plus grand d'inactifs, c'est tout notre système de protection sociale, tout notre modèle social qui explosera", a-t-il argué.
Le président a rappelé que l'Etat avait prévu de mobiliser 25 milliards d'euros en 2011 pour financer la dépendance. Parmi les sources de financement étudiées figurent le recours aux assurances privées, une ponction sur les héritages ou l'augmentation de la CSG prélevée sur les retraités.
Conférence nationale sur le handicap en juin
Nicolas Sarkozy a également annoncé la tenue en juin d'une conférence nationale sur le handicap, pour traiter notamment de questions comme la scolarisation des enfants handicapés. Le président a également assuré qu'il n'avait pas l'intention de "diluer le handicap dans la dépendance".
"Nous n'avancerons pas dans la confusion. Nous avancerons dans la clarté, en faisant la part des choses, avec des réponses et des financements adaptés pour chaque cas", a-t-il dit en soulignant qu'il avait fait de la situation des handicapés dans la société une "priorité".
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