"Jungle" de Calais : la justice ordonne des mesures d'hygiène et la collecte des ordures
Le tribunal administratif de Lille était saisi en référé par Médecins du monde et le Secours catholique.
Les ONG ont eu en partie gain de cause. Le tribunal administratif de Lille, saisi en référé par Médecins du monde et le Secours catholique, a ordonné à l'Etat et à la ville de Calais (Pas-de-Calais), lundi 2 novembre, de réaliser divers aménagements sanitaires au sein de la "Jungle", où vivent 6 000 migrants dans la précarité.
Médecins du monde et le Secours catholique, soutenus par d'autres ONG, avaient déposé un recours "en vue de mettre fin aux atteintes graves aux libertés fondamentales" des migrants vivant dans ce camp situé sur la lande et dont le nombre a quasiment doublé depuis la fin du mois de septembre.
Dix points d'eau supplémentaires
Selon le tribunal administratif, "il appartient aux autorités publiques de veiller à ce que les droits les plus élémentaires de ces personnes, constitutifs de libertés fondamentales, soient garantis". Le tribunal a donc ordonné à la préfète du Pas-de-Calais et à la commune de Calais de créer dix points d'eau supplémentaires comportant chacun cinq robinets, cinquante latrines et "un ou plusieurs accès" pour les services d'urgence. En outre, la justice administrative a ordonné la mise en place d'un système de collecte des ordures et le nettoyage du site.
Toutes ces mesures doivent être concrétisées dans un délai de huit jours, "sous astreinte pour chacune d'elles de 100 euros par jour de retard". Il est également demandé à la préfecture du Pas-de-Calais "de procéder, dans un délai de quarante-huit heures à compter de la notification de la présente ordonnance, au recensement des mineurs isolés en situation de détresse et de se rapprocher du département du Pas-de-Calais en vue de leur placement".
D'autres requêtes des associations ont été rejetées, dont l'allocation sous quarante-huit heures par la mairie de Calais de bâtiments inoccupés au logement temporaire et d'urgence des pensionnaires du camp, "des moyens financiers et humains" pour la santé, ou encore la distribution au centre Jules-Ferry de deux repas par jour pour l'ensemble des 6 000 migrants, contre actuellement 2 500 repas une fois par jour.
"C'est un combat de gagné"
"On est déçus, mais c’est quand même un combat de gagné, a réagi Bernard Thibaud, le secrétaire général du Secours catholique, joint par francetv info. Le juge administratif a reconnu que les conditions d’hygiènes minimales et les droits les plus élémentaires de ces personnes n’étaient pas assurés sur la lande."
Mais "nous sommes encore loin du démantèlement du camp et du relogement de ses habitants que nous demandions, a-t-il poursuivi. C'est une bataille de gagnée, mais le combat continue."
L'ONG se réserve "la possibilité de saisir à nouveau la justice sur les promesses et engagements non tenus ou jugés insuffisants".
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