Royan : une histoire en béton

À Royan (Charente-Maritime), une pointe de béton perce l'azur : un béton rayonnant, qui culmine à 56 mètres de hauteur. Une signature revendiquée : ce béton sort tout droit des décombres d'une ville rasée. 1945 : la poche de Royan est toujours sous contrôle allemand. Un raid de l'aviation alliée détruira la ville à 95%.

"Une valeur patrimoniale"

La paix venue, il faut reconstruire, et vite : bâtie en trois ans, la cathédrale est le symbole de ce renouveau, et le béton l'instrument de la reconstruction par des architectes novateurs. Matériau léger et résistant, le béton offre des possibilités de création inconnues à l'époque. Dans la nef, les visiteurs ne cachent pas leur surprise : "A priori, on pense que le béton c'est quelque chose de froid. Eh bien non". D'aspect sévère, le béton brut de décoffrage est adouci par les courbes, révélé par les ombres. La lumière des vitraux, elle, réchauffe l'ambiance. La matière semble en apesanteur. "On a passé l'époque on l'on n'aimait plus le béton parce que c'était démodé, et finalement, aujourd'hui, on lui donne une valeur patrimoniale", analyse Charlotte de Charette, animatrice du patrimoine et de l'architecture de Royan. Face au temps et à l'environnement marin, l'édifice a besoin d'une restauration en profondeur. Cinq tranches de travaux sont programmées.