En Gironde, le tribunal administratif donne un mois à la préfecture pour régulariser l’imam de Pessac

L’imam était visé par une procédure d'expulsion qu’il contestait. La justice suspend donc le refus du préfet de ne pas renouveler son titre de séjour de dix ans.
Article rédigé par franceinfo
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L'imam de Pessac, Abdourahmane Ridouane, à la sortie du tribunal judiciaire, le 31 mai 2024. (CLAUDE PETIT / MAXPPP)

Le tribunal administratif de Bordeaux donne un mois à la préfecture de Gironde pour régulariser l’imam de Pessac, a appris France Bleu Gironde mardi 6 août. La décision a été rendue jeudi dernier : l’imam de Pessac, Abdourahmane Ridouane, doit être régularisé. Le préfet de Gironde refusait de lui délivrer son renouvellement du titre de séjour. L’imam était visé par une procédure d'expulsion qu’il contestait.

Un "soulagement" pour l'imam

Après trois ans de procédure, le tribunal administratif de Bordeaux lui a donné raison et la justice suspend donc le refus du préfet de ne pas renouveler son titre de séjour de dix ans. La préfecture a désormais un mois pour régulariser sa situation. Elle doit aussi rembourser ses frais de justice, qui s'élèvent à 1 200 euros.

Abdourahmane Ridouane, contacté par France Bleu Gironde, s’est dit "satisfait que le droit et la justice prévalent encore en France". Maître Sefen Guez Guez, l'avocat de l'imam, estime sur Facebook et X que "cette nouvelle victoire consolide la position du président de la mosquée de Pessac, après l'avis favorable rendu par la commission d'expulsion en juin 2024". Et pour Abdourahmane Ridouane, c’est "un nouveau soulagement".

Une autre procédure judiciaire en cours 

En juin dernier, le tribunal judiciaire de Bordeaux avait déjà donné un avis défavorable concernant son expulsion. Mais cet avis n’était que consultatif, au moment où une autre procédure judiciaire visait l’imam de la mosquée de Pessac. Il avait notamment publié des posts Facebook représentant le Hamas, considéré par l'Union européenne comme une organisation terroriste, "comme un mouvement de résistance", quatre jours après l'attaque de l'organisation palestinienne contre Israël le 7 octobre, avait dénoncé le ministère de l'Intérieur. Un dessin mettait notamment en regard un soldat ukrainien armé, face à un char russe, avec le sous-titre "auto-défense" et un Palestinien face à un char israélien, avec le sous-titre "terrorisme".

"La préfecture doit désormais délivrer à M. Ridouane un titre de séjour dans l'attente de la décision sur le fond, précise Maître Guez Guez. (...) Gageons que ceci mette un terme à l'acharnement visant le président de la mosquée de Pessac".

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