Nouvelle-Calédonie : les campagnes d'abattage de requins interdites par la justice

La ville de Nouméa avait relancé les abattages systématiques de requins tigres et bouledogues, après deux attaques ayant fait un blessé grave et un mort début 2023.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des requins tigres au large de Mayotte, le 25 janvier 2023. (GABRIEL BARATHIEU / BIOSPHOTO / AFP)

Mettre fin à une pratique "disproportionnée" et potentiellement dangereuse pour les espèces concernées. La justice administrative de Nouvelle-Calédonie a interdit, jeudi 28 décembre, les campagnes d'abattage de requins, relancées début 2023 à Nouméa afin de protéger les baigneurs.

La justice a estimé que la décision de la maire de Nouméa, Sonia Lagarde (Renaissance), de procéder à des campagnes d'abattage systématiques de requins "était disproportionnée (...) d'autant plus qu'aucune étude scientifique précise n'a été menée pour connaître l'état des populations des espèces ciblées, ni les effets sur l'environnement de tels prélèvements". Quelque 127 requins – 83 requins-tigres et 44 requins-bouledogues – ont été tués lors de campagnes d'abattage en 2023, selon l'association de protection des océans Longitude 181.

Ces chasses préventives avaient été relancées après deux attaques de requins, qui avaient grièvement blessé une personne et coûté la vie à une autre près de la plage du Château-Royal, dans un quartier touristique de Nouméa. 

Un risque croissant depuis 2010

La province Sud de Nouvelle-Calédonie, elle aussi visée par un recours de l'association calédonienne Ensemble pour la planète, s'est également vu interdire cette pratique, cette fois-ci dans les réserves maritimes.

Ces dernières années, le risque lié aux requins a fortement augmenté en Nouvelle-Calédonie, principalement à Nouméa. Depuis 2010, 13 des 32 attaques qui se sont produites en Nouvelle-Calédonie ont eu lieu dans cette ville, qui n'avait jamais connu d'attaque de ce type auparavant, selon une étude de l'université de La Réunion.

Outre les abattages, la commune mise sur d'autres outils pour protéger les baigneurs, comme les filets anti-requins. Mais cette mesure, dont les conséquences sur la biodiversité ne sont pas connues, est elle aussi décriée par les associations de défense de l'environnement.

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