Crise en Nouvelle-Calédonie : deux mois après le début des émeutes, où en est le texte sur la réforme électorale ?

Tandis que la ministre déléguée aux Outre-mer termine sa visite sur place, deux mois après le début des émeutes provoquées par la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, le texte semble mis en pause.
Article rédigé par franceinfo - Marie Maheux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des indépendantistes brandissent des drapeaux kanak, alors que l'association des parents du collège Tuband se rassemble pour rétablir le calme et rouvrir l'école à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le 11 juillet 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

"Personne ne le dit clairement, mais le texte est enterré", glisse un indépendantiste kanak, proche de ce dossier hautement sensible. Deux mois après que la Nouvelle-Calédonie ait été touchée par des émeutes qui ont largement détruit le tissu économique de l'île, la ministre des Outre-mer, Marie Guevenoux, termine vendredi 2 août sa visite de trois jours sur le Caillou.

Or, la réforme du corps électoral, qui est à l'origine de ces troubles violents, a été balayée par la dissolution de l'Assemblée nationale. L'avenir du texte est donc plus qu’incertain. Et l'indépendantiste kanak de glisser qu'il ne s’attendait d’ailleurs à aucune annonce de la ministre démissionnaire, malgré ses nombreuses rencontres avec des élus de Nouvelle-Calédonie ces derniers jours.

Plusieurs propositions pour trouver une issue

Il faut dire que c’est Emmanuel Macron lui-même qui a repris le dossier. Il y aura une nouvelle réunion à la mi-septembre avec toutes les forces politiques de l’archipel, a-t-il promis fin juillet aux quatre parlementaires calédoniens reçus à l’Élysée. Mais sans gouvernement ni majorité à l’Assemblée, c’est le flou : la dissolution a mis le "texte en pause", déplore une autre source, côté loyaliste, à franceinfo… 
 
Le président du congrès de l’archipel, Roch Wamytan, réclame une "mission parlementaire mixte", composée de personnalités de métropole, mais aussi de représentants océaniens et de membres des Nations unies. Il s'agit du seul moyen, selon lui, d’apaiser une situation où il n’y a plus de confiance. 

Au total, dix personnes, dont deux gendarmes, sont mortes en Nouvelle-Calédonie depuis le déclenchement, le 13 mai de ce mouvement de révolte contre un projet de réforme du corps électoral lors des scrutins provinciaux. La facture des émeutes est, elle, évaluée à au moins 2,2 milliards d'euros par le gouvernement calédonien. 

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