Nouvelle-Calédonie : l'idée d'un référendum sur le dégel du corps électoral suscite la colère sur les barrages de Nouméa
La tension reste palpable en Nouvelle-Calédonie, dimanche 26 mai. L'aéroport de Nouméa reste fermé encore une semaine et les forces de l'ordre ne parviennent pas à contrôler certains quartiers. Après une visite éclair sur l'archipel jeudi, Emmanuel Macron n'exclut pas, dans un entretien au Parisien, de soumettre à un référendum national la réforme constitutionnelle du corps électoral calédonien, déjà votée à l'Assemblée et au Sénat. Ce qui est loin d'apaiser celle et ceux qui tiennent les barrages dans le quartier de Rivière Salée de Nouméa.
Le dégel du corps électoral, c'est-à-dire son élargissement aux personnes résidentes depuis au moins dix ans sur l'archipel, est le projet qui a mis le feu aux poudres. L'éventualité d'un référendum national sur ce sujet, "c'est une blague", réagit Vicky qui tient un barrage depuis le 13 mai. "Emmanuel Macron, il est rigolo, poursuit-il, On le respecte ici, c'est un président." Mais un référendum sur le dégel électoral, "ça veut dire que tous les Français, même ceux qui connaissent pas la Nouvelle-Calédonie, vont voter pour le dégel ou non, dénonce Vicky. Mais, nous, ça ne nous convient pas. On pensait qu'il allait arriver, retirer ce texte puis appeler au calme."
"Qu'il retire le texte"
Pour un autre militant qui préfère rester anonyme, le président essaie de gagner du temps avec, selon lui, une proposition incohérente. "Bah c'est du Macron, quoi. C'est comme s'il y avait une réforme pour la Bretagne par exemple, et qu'il demandait à toute la France de voter pour cette réforme !"
"Vous vivez à des milliers de kilomètres de chez nous, donc vous n'êtes peut-être pas forcément concernés par la question."
un militantà franceinfo
Lali n'est pas contre l'idée de réfléchir à un référendum local, mais aujourd'hui, ce n'est pas le sujet, tranche le représentant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). "Le dégel du corps électoral, on n'est pas d'accord. Qu'il retire le texte", réclame-t-il. "C'est le point principal, essentiel même, de notre revendication. Pour nous, c'est clair que si on dégèle le corps électoral, ça ne va pas arranger les choses", prévient-il. Près de deux semaines après le début des violences, toujours autant de barrages sont en place, malgré la présence de 2 700 forces de l'ordre.
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