Nouvelle-Calédonie : "On est totalement ruiné, il n'y a que l'État qui pourrait nous sauver", alerte le député loyaliste Nicolas Metzdorf

"On est ruiné, on a perdu 20% de notre PIB en deux mois", se désole samedi 13 juillet sur franceinfo Nicolas Metzdorf, député loyaliste de Nouvelle-Calédonie, après les violences déclenchées à la mi-mai par la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral pour les élections provinciales. L'élu calédonien estime que la facture des émeutes s'élève à "deux milliards d'euros". Il appelle donc l'État français à "débloquer des fonds pour financer les institutions calédoniennes". "Aujourd'hui on est dans l'incapacité de payer nos fonctionnaires", déplore-t-il.

Nicolas Metzdorf insiste sur les difficultés économiques rencontrées par la Nouvelle-Calédonie, évoquant "20 000 chômeurs" supplémentaires en deux mois, ce qui, selon lui, "correspond pour la métropole à deux millions de chômeurs de plus". "On est totalement ruiné, il n'y a que l'État qui pourrait nous sauver", affirme-t-il. Le député pointe d'ailleurs du doigt le fait qu'Emmanuel Macron n'ait pas encore nommé de nouveau Premier ministre une semaine après les élections législatives anticipées. "Pour nous, c'est une course contre-la-montre qu'on ne peut pas gagner", avance-t-il.

"Maintenir le dispositif"

Le député de Nouvelle-Calédonie décrit par ailleurs la situation sur place, alors que le couvre-feu est toujours en vigueur. Il estime que "tant que l'ordre n'est pas rétabli" sur l'île, "il faut maintenir" ce dispositif. Nicolas Metzdorf assure que des "zones sont encore totalement aux mains des émeutiers", citant notamment "toute la côte est et une partie du grand Nouméa". 

Pour Nicolas Metzdorf, cette situation ne permet pas d'expliquer pour autant l'élection d'Emmanuel Tjibaou à l'Assemblée nationale dans la 2ème circonscription, devenu dimanche dernier le second député indépendantiste de l'histoire calédonienne. L'élu loyaliste soutient qu'Emmanuel Tjibaou a eu lors de la campagne électorale "un discours pas du tout en phase avec les émeutiers". Nicolas Metzdorf décrit Emmanuel Tjibaou comme quelqu'un de "très modéré, très progressiste" qui a "séduit une bonne partie de l'électorat non-indépendantiste".