Nouvelle tentative de suicide à France Télécom

Un technicien de France Telecom de Troyes a tenté de mettre fin à ses jours mercredi lors d'une réunion de service

Le salarié s'est planté un couteau dans l'abdomen lors d'une réunion d'équipe après avoir eu confirmation que son poste était supprimé. Il a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger a indiqué la direction de France Télécom.

22 salariés du groupe se sont suicidés depuis février 2008, selon la CFDT, qui dénonce les méthodes de management.

Informé en juillet d'un changement de secteur d'activité, dans la même ville et avec le même niveau, le salarié, âgé de 49 ans, qui travaillait au centre d'intervention de Troyes, n'avait manifesté à aucun moment un refus de mobilité a indiqué un porte-parole de l'entreprise.

Ce salarié "travaillait dans une structure d'intervention auprès des entreprises, dont le volume d'activité à diminué, et dont il fallait transférer des salariés vers une structure d'intervention chez les particuliers" indiqué la direction de France Télécom pour laquelle qui rien ne laissait présager un tel acte.

Ce n'est pas l'avis des syndicats de l'entreprise qui ont appelé à une journée nationale de mobilisation pour dénoncer les méthodes de management d'un groupe en pleine restructuration.

Ce collègue avait un travail valorisant. Il faisait de la maintenance chez des clients professionnels. Il a appris qu'il ferait désormais des (interventions pour) dérangements chez les abonnés grand public", a indiqué à l'AFP Régis Pigre, délégué Sud sur le site de Troyes. "Il a démarré en bas et a travaillé pour monter. Du jour au lendemain, on lui dit que maintenant il fera un travail moins intéressant", a-t-il poursuivi. "Il semblerait qu'il ait craqué ce matin au cours d'un briefing d'équipe où les noms des personnes mutées étaient donnés officiellement".

Des chiffres inquiétants

Ce geste intervient après le suicide fin août d'un salarié France Telecom à Lannion (Côtes d'Armor). Le syndicat CFDT avait mis ce décès en "lien direct" avec les méthodes de gestion de la direction, soulignant que 22 personnes s'étaient suicidées au sein du groupe depuis février 2008.

La CFE-CGC, qui a lancé, avec Sud un "observatoire du stress et des mobilités forcées" à France Télécom, a estimé mercredi soir, que pour "enrayer cette série de drames", il faut que la direction accepte de mettre en place "des pré-retraites à partir de 57 ans entre 2010 et 2012", sous forme de départs volontaires. Selon le syndicat, il faudrait également arrêter "les obligations de mobilité géographique ou professionnelle (changement de métiers) à partir de 50 ans".

Un Comité national santé hygiène, sécurité et conditions de travail se tiendra jeudi à Paris pour essayer de trouver des solutions suite à la série de suicides.

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