Chantier de l'A69 : quatre interpellations après des heurts entre des opposants et les gendarmes dès la reprise des travaux
Des tensions ont éclaté dans la nuit de samedi à dimanche 1er septembre entre les opposants au chantier de l'A69 et les gendarmes, sur le chantier situé sur la commune de Saïx. Dès le début de la reprise du déboisement, à minuit, les gendarmes ont été la cible, "avant même le démarrage des coupes" d'arbres, de tirs de mortiers et de jets de projectiles, lancés "par catapulte", affirme la préfecture du Tarn. Des opposants à l'autoroute entre Toulouse et Castres ont également essayé de s'introduire sur le site des travaux. Quatre personnes ont été interpellées.
Toujours selon la préfecture, les équipes spécialisées de la gendarmerie nationale ont permis de faire descendre plusieurs militants perchés dans les arbres. Mais dimanche matin, quelques arbres restent encore occupés sur le site de La Calarié sur la commune de Saïx. Le trafic des trains entre Toulouse et Castres a été légèrement perturbé dans la matinée "en raison de la présence d'opposants sur la voie ferrée".
"80% des déboisements" prévus ont été effectués, selon la préfecture
La préfecture et Atosca, la société de concession de l'autoroute, "ont entrepris d'abattre de nombreux arbres" autour des Zad Crem'Arbre et Cal'Arbre à Saïx, dont un "platane bicentenaire classé remarquable", des chênes et des peupliers, ont rapporté les opposants à Radio France. Une centaine de personnes est venue s'opposer aux coupes, selon les activistes qui affirment que "les militaires ont laissé un écureuil [nom des militants perchés dans les arbres] sans vivres et sans sécurité", sur la Zad de la Cal'Arbre.
"Environ 80% des déboisements qui devaient être effectués le sont déjà", a affirmé dimanche à franceinfo, Sébastien Simoes, secrétaire général chargé de l’administration de l’Etat dans le Tarn (en attendant la nomination du prochain préfet du Tarn). "Il y a aujourd'hui quatre individus accrobranchés qui occupent deux ou trois arbres", a ajouté Sébastien Simoes. "Les services spécialisés de la gendarmerie ont réussi à en faire descendre cinq ou six depuis vendredi" et "leur travail se poursuit".
La résistance va se poursuivre, affirment les opposants au chantier
"Le niveau de violence déployé par l'État et les industriels révèle leur panique face à notre engagement qui les met chaque jour à l'épreuve", commentent les opposants au chantier. Ils appellent à venir soutenir les écureuils de la Cal'Arbre. "La poursuite des occupations et de la résistance est inexorable : Atosca n'a pas fini d'avoir chaud", préviennent-ils. Les opposants dénoncent aussi l'incendie pendant la nuit de la voiture d'une habitante sur la Zad du Verger, à Verfeil en Haute-Garonne, également situé sur le tracé du chantier.
Vendredi, les forces de l'ordre ont commencé à évacuer la Zad de la Cal'Arbre à Saïx au lieu-dit La Calarié, "occupé illégalement par des opposants au chantier de l'autoroute A69." Au total, les forces de l'ordre ont procédé à 17 interpellations depuis vendredi, selon la préfecture.
La construction de l'autoroute A69 est critiquée par des collectifs et mouvements de défense de l'environnement, qui dénoncent un projet néfaste pour le climat et la destruction de zones humides, de terres agricoles, d'arbres, d'écosystèmes et de nappes phréatiques.
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