Fugitif interpellé près d'Angers : ce que l'on sait du détenu, soupçonné de deux meurtres pendant sa cavale
Une cavale qui a duré deux semaines. Le détenu en fuite depuis le 20 juin, soupçonné de deux meurtres depuis son évasion du centre de détention d'Argentan (Orne), a été interpellé près d'Angers (Maine-et-Loire) mardi 4 juillet, a annoncé le procureur de la République Eric Bouillard à l'AFP. Il a été mis en examen le 12 juillet.
Cet homme était activement recherché près d'Angers. Le fugitif, âgé de 42 ans, purgeait deux peines de prison au centre de détention d'Argentan, dans l'Orne, et a profité d'une permission de sortie pour s'en échapper. Voici ce que l'on sait du suspect et de sa cavale.
Un fugitif arrêté "en douceur" au nord-ouest d'Angers
Un avis de recherche accompagné d'une photo avait été publié lundi soir par le parquet. Le procureur y affirmait que le fugitif présentait un "profil criminologique dangereux" et "doit être interpellé avant un autre drame".
L'homme a finalement été arrêté vers 13 heures, mardi, à Avrillé, au nord-ouest d'Angers, grâce à un "banal signalement pour un vol de nourriture dans un cabanon de chantier", a expliqué le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Franck Hemery. Arrivant dans cette ancienne école en rénovation, les policiers de la brigade anti-criminalité observent au troisième étage des "traces de vie: sac à dos, effets vestimentaires, un peu de nourriture. "Ils ont découvert immédiatement l'homme qui a tenté de prendre la fuite en sautant du 3e étage. Il a été rattrapé par l'équipage au sol alors qu'il tentait de prendre la fuite en courant", a détaillé le commissaire. En sautant, le fugitif s'est fait des "blessures plutôt légères".
Après sa garde à vue, il a été mis en examen le 12 juillet pour deux meurtres en récidive et une tentative de meurtre en récidive, a souligné le procureur de la République d'Angers à l'AFP. "Il a globalement reconnu les faits reprochés", a précisé le magistrat. Le suspect a été placé sous mandat de dépôt.
Un lourd passé judiciaire
Avant sa fuite, cet homme purgeait deux peines au centre de détention d'Argentan : la première d'une durée de 12 ans pour tentative de meurtre par conjoint ou concubin et la seconde de trois ans pour des atteintes aux biens aggravées. Il avait obtenu une permission de sortie le 20 juin, pour se procurer des documents administratifs. Il en a profité pour prendre la fuite en train.
Un homme soupçonné de deux meurtres lors de sa cavale
D'après les premiers éléments de l'enquête, le fugitif a gagné Angers le jour de son évasion. Deux jours plus tard, le 22 juin, une femme de 40 ans a été retrouvée morte à son domicile dans la préfecture du Maine-et-Loire, "avec des traces sur le cou". La victime a été découverte par ses voisins et par ses deux enfants. L'enquête a "établi qu'elle [avait] subi une strangulation à mains nues qui a entraîné son décès", selon le procureur. Il s'avère que cette victime est l'ex-femme d'un homme qui se trouvait dans la même prison que le fugitif. Par ailleurs, elle lui avait rendu visite au parloir. Selon le magistrat, cité par le journal Ouest-France, "l'homme n’avait pas de relation intime avec la victime".
Le 28 juin, plus au nord, à Chailland (Mayenne), une femme enceinte, âgée de 26 ans, s'est aperçue que "quelqu'un [était] entré chez elle". C'est à ce moment qu'elle est "victime d'une tentative de vol de son véhicule et de violence extrêmement grave, une tentative de strangulation". La jeune femme a été sauvée grâce à l'intervention d'un tiers qui s'est interposé. Après cette altercation, l'homme a pris la fuite et s'est réfugié dans un vaste bois, échappant au dispositif mis en place par les forces de l'ordre pour l'interpeller, détaille le procureur.
Enfin, le 1er juillet, vers 19 heures, un véhicule est découvert en train de brûler à Cantenay-Epinard (Maine-et-Loire), au nord d'Angers. Son propriétaire est retrouvé mort à son domicile le lendemain. Il s'agit d'un homme de 72 ans, ancien mécanicien de la commune et conseiller municipal. "L'hypothèse que l'on émet aujourd'hui est que le propriétaire de la voiture va trouver son agresseur au moment où il revient chez lui", a informé le procureur de la République. "Le lien juridique entre ces trois affaires" n'a été fait que lundi soir, a souligné le procureur mardi.
Un important dispositif déployé pour le retrouver
En tout, 52 effectifs de gendarmerie ont été mobilisés et plus de 400 propriétés ont été vérifiées, a affirmé le colonel Tanguy Landais, commandant du groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire. Des policiers d'Angers ont participé à la traque ainsi que le groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), selon Ouest-France.
Les recherches se sont concentrées au nord d'Angers, dans les communes d'Avrillé, de Montreuil-Juigné et de Cantenay-Epinard, a précisé le procureur. Le magistrat avait invité toute personne disposant d'éléments à contacter le 0800 877 668 (ou le 17 en cas d'urgence) et à ne pas chercher à intervenir. Il avait également conseillé de fermer sa porte à clé.
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