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Plus ancrée, plus féminine, la pauvreté en France évolue sans faiblir

Le Secours populaire a rendu public son rapport sur le sujet, qui porte sur les dix dernières années. 

Article rédigé par franceinfo
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Une antenne du Secours catholique à Fort-de-France, en Martinique, le 23 juin 2010. (MARIE-REINE MATTERA / PHOTONONSTOP / AFP)

SOCIETE - "Regards sur 10 ans de pauvreté" : dans ce document publié jeudi 8 novembre, le Secours catholique fait le bilan de l'évolution de la pauvreté en France sur une décennie. "Elle a changé de nature sans pour autant avoir diminué", estime François Soulage, le président de l'association, dans le dossier de presse (document PDF). Francetv info liste trois évolutions mis en exergue par ce rapport.

1La grande pauvreté s'est durablement installée

"Les personnes qui sont en grande pauvreté [qui ont moins de 500 euros par mois pour vivre] le demeurent durablement" avec "de moins en moins de sorties de cette situation", en raison notamment "de la crise de l'emploi", a expliqué François Soulage, jeudi matin sur RTL. Pour 68% d'entre elles, la pauvreté n'est pas liée à un événement familial particulier mais est une "situation installée", note le rapport.

"On constate un durcissement et un ancrage de la pauvreté", a précisé Bernard Schricke, directeur du Secours catholique. "On envoie parfois en vacances des enfants dont les parents eux-mêmes sont partis en vacances grâce au Secours catholique. La pauvreté s'est transmise d'une génération à l'autre", souligne-t-il.

2Elle s'est féminisée

François Soulage a aussi mis l'accent sur un deuxième changement : "une féminisation de la pauvreté". Le Secours catholique reçoit de plus en plus de femmes (57% en 2011, contre 50% en 2001), en raison d'une hausse du nombre de familles monoparentales, qui représentent 58% des familles accueillies. Les femmes sont "de plus en plus pauvres parce qu'elles sont de plus en plus seules et notamment avec des enfants", a précisé le président du Secours catholique dans son interview sur RTL.

En Ille-et-Vilaine, la rédaction de France 2 a rencontré une mère de 42 ans, qui survit depuis trois ans de petits temps partiels, pour un revenu mensuel de 300 euros complété par 450 euros de RSA. Les problèmes s'accumulent pour son foyer.

DLTFTV_MAM_2764947 ( Isabelle Baechler et Gabriel Camilla - France 2)

3Elle touche de plus en plus d'étrangers

Le Secours catholique reçoit également de plus en plus d'étrangers en situation de pauvreté : ils étaient 30% en 2011 contre 23% en 2001, dont 6% de sans-papiers, selon le rapport. 

"En dix ans, le profil de ces étrangers a changé : le Secours Catholique rencontre aujourd’hui davantage de femmes, de familles et moins d’hommes seuls, relève le rapport. L'origine de ces étrangers a également beaucoup évolué : contrairement aux idées reçues, la part des Maghrébins est passée de 54 à 27 % des étrangers rencontrés. A l'inverse, nous rencontrons davantage de personnes migrantes d'Afrique subsaharienne et d'Europe de l'Est."

Pour tenter de trouver des solutions à ces problèmes, une conférence contre la pauvreté et l'exclusion se tiendra les 10 et 11 décembre, même si le président du Secours catholique s'est déjà déclaré "un peu dubitatif" sur son issue.

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