Plus de 150 ex-salariés de l'équipementier automobile New Fabris assistaient mardi à la vente aux enchères du matériel
Ex-salariés ou acheteurs professionnels on pu découvrir les 1.101 lots, de la chaise de bureau au petit outillage jusqu'aux machines-outils et centres d'usinage pour pièces automobiles.
L'argent récolté, "entre 500.000 et un million d'euros" estimé avant la vente par le commissaire priseur, ira au liquidateur judiciaire pour payer les créanciers.
Dans l'immense atelier de l'usine de Châtellerault et dans le froid, environ 400 personnes assistent à la vente publique. Les ex-ouvriers, reconnaissables à leur visage grave, fermé, sont spectateurs de la dispersion de leur ancien outil de travail.
Certains commencent aujourd'hui leur deuil", déplore Guy Eyermann, ex-délégué syndical CGT. "Moi, il y a longtemps que j'ai l'ai fait", dit Jean-Claude Vannier, 45 ans, "écoeuré par autant de gâchis".
Cet été, les 366 salariés de l'entreprise, placée en liquidation judiciaire, avaient menacé de faire sauter l'usine avec des bonbonnes de gaz s'ils n'obtenaient pas une prime de 30.000 euros chacun. Fin juillet, ils acceptaient 12.000 euros. Aujourd'hui, une trentaine seulement a retrouvé un travail, les autres sont en formation ou au chômage, selon les syndicats.
Les ex-salariés ont rendez-vous mercredi avec Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Le conseil régional serait intéressé "par le rachat du bâtiment pour maintenir la vocation industrielle du site, chargé de mémoire".
Créée en 1947 par Eugène et Quentin Fabris, l'usine était au départ un petit atelier de mécanique qui fabriquait des arbres à came de machines à coudre.
Fabris s'est ensuite développé et diversifié pour compter jusqu'à 800 salariés au début des années 1990 avant d'être victime de la crise de l'industrie automobile. L'entreprise, qui travaillait à 90% pour Renault et Peugeot, a reçu le coup de grâce lorsque les deux constructeurs ont considérablement réduit leurs commandes à l'automne 2008.
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