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Pour l'institut Montaigne, il est inutile de réformer la loi sur la laïcité

Alors que plus de 80% des Français seraient favorables à un renforcement de la loi sur le port de signes religieux ostensibles, le think tank prône des réponses pragmatiques sans modification législative. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des jeunes musulmanes offrent des pâtisseries à Lille, le 13 octobre 2012. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

L'arrêt de la Cour de cassation dans l'affaire Baby Loup relance le débat sur la laïcité. Selon un sondage* BVA pour I-Télé et Le Parisien, publié lundi 25 mars, plus de 80% des Français seraient favorables à un renforcement de la loi interdisant le port de signes religieux ostensibles dans les lieux où l'on s'occupe d'enfants ou les entreprises privées. Un avis que ne partage pas l'institut Montaigne.

Dans une note publiée le même jour, le think tank estime que la laïcité suscite "un malaise grandissant", qui doit être surmonté avec des réponses pragmatiques sans modification législative. "C'est dans les quartiers de la politique de la ville, où l'islam est fortement représenté, que le malaise semble le plus fort", écrivent les auteurs de cette étude intitulée "Faire vivre la promesse laïque". Pour autant, "les questions qui se posent semblent pouvoir trouver une réponse dans le cadre législatif existant qui repose sur des principes forts", explique le cercle de réflexion, réputé libéral.

"La laïcité y est perçue comme une critique indirecte d'une mauvaise assimilation des populations issues de l'immigration", rappelle l'institut, pour qui le raidissement a des causes sociales (échec scolaire, chômage, enclavement des quartiers...) et non religieuses. "Il existe donc des réponses d'ordre social à apporter aux tensions autour de la laïcité", disent-ils, en préconisant "la promotion de solutions pratiques consensuelles" au niveau local. Parmi elles : la création "d'organes municipaux de consultation", l'établissement de menus différenciés dans les cantines scolaires et plus de souplesse face aux fêtes religieuses.

 

* Sondage réalisé par internet auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 1164 personnes les 21 et 22 mars 2013 selon la méthode des quotas.

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