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Pour Moody's, la France conserve son Aaa

L'agence de notation américaine a maintenu la note française, la meilleure possible, mais aussi sa perspective négative. Elle se donne quelques mois pour évaluer la politique économique du gouvernement.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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La page d'accueil du site internet de Moody's, le 17 janvier 2012, alors que l'agence annonçait la dégradation de la note de 16 banques espagnoles. (JOEL SAGET / AFP)

L'issue de l'élection présidentielle française n'a pas modifié l'avis de Moody's sur la note Aaa de la France. L'agence de notation a maintenu sa note, la meilleure possible, jeudi 24 mai, ainsi que sa perspective négative. 

"Moody's dégraderait la note de la France si le gouvernement ne parvenait pas à stabiliser et à réduire le niveau élevé du ratio d'endettement", a souligné l'agence dans un communiqué. Elle se donne quelques mois pour évaluer la politique économique du gouvernement dans un environnement économique difficile en zone euro.

Des décisions après les législatives 

Pour Moody's, François Hollande a montré sa détermination sur sa volonté de relancer l'économie, mais le chemin pour y parvenir reste incertain. "Au cours du second semestre, et en particulier après les élections législatives de juin, Moody's s'attend à avoir une vision plus claire du programme gouvernemental qui sera adopté et des risques pesant sur l'atteinte des objectifs de politique économique résultant des défis en cours auxquels est confrontée la zone euro", a indiqué l'agence. 

Moody's avait abaissé le 13 février la perspective de la note française de stable à négative tout en restant à Aaa, la meilleure note possible. Un mois plus tôt, une autre agence, Standard and Poor's, avait abaissé la note française de AAA à A+.

La dette française jugée sûre

Les investisseurs plébiscitent la dette de la France, considérée comme sûre et toujours gratifiée de la meilleure note possible par l'agence Moody's. Alors que certains craignaient de vives tensions sur le marché obligataire en cas de retour de la gauche au pouvoir, le taux de l'obligation française de référence à 10 ans, qui évolue en sens inverse de la demande, a flirté jeudi avec un taux historiquement bas, en-dessous des 2,5%.

"Paris est vu par défaut comme un placement très sûr face à ses voisins d'Europe du Sud, a commenté Frédérik Ducrozet, économiste au Crédit agricole. La détente actuelle des taux français n'est pas liée à la victoire de François Hollande, mais à des facteurs hors de France", a-t-il indiqué. Les investisseurs redoutent que les difficultés financières de la Grèce provoquent une onde de choc en zone euro, frappant notamment l'Espagne, dont le secteur bancaire est affaibli par ses actifs immobiliers risqués. D'autant que la rencontre entre les chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui s'est tenue mercredi soir à Bruxelles, n'a pas répondu à ces inquiétudes.

Dans ce contexte, la France rassure au même titre que l'Autriche ou la Finlande, mais toutefois moins que l'Allemagne.

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