Le FN dénonce "une violence inouïe" après une manifestation antifasciste à Rennes
Des heurts ont opposé, samedi soir, 600 à 700 manifestants, hostiles au Front national, à 300 CRS, gendarmes et policiers, à proximité d'une salle municipale du centre-ville où se tenait un meeting du FN. Le parti a réagi par communiqué, dimanche 9 février.
Le FN réclame "la dissolution des groupuscules violents dits 'antifas'", dimanche 9 février, au lendemain d'une manifestation hostile, la veille au soir à Rennes (Ille-et-Vilaine). Des centaines de personnes y ont affronté les forces de l'ordre, à proximité d'une salle municipale du centre-ville où se tenait un meeting du FN. Il n'y a pas eu de blessés mais quatre militants ont été interpellés, selon la préfecture.
Les antifascistes se sont réunis à 18h30 aux abords de la salle où devait se tenir le meeting du candidat FN aux municipales, Gérard de Mellon. Les forces de l'ordre les ont repoussés. Les forces de l'ordre les ont repoussées avant d'être la cible de jets d'objets, selon le préfet. Ils ont répliqué avec des lances à eau et des lacrymogènes.
Les manifestants ont ensuite tenté d'investir, en vain, les permanences du PS et du FN. Les manifestants se sont dispersés vers 21h20, selon le préfet.
Le FN évoque un caractère "dangereux et antirépublicain"
Le FN a réagi dans un communiqué, dimanche. "La violence inouïe des voyous 'antifas' qui s'est déchaînée hier soir dans les rues de Rennes contre passants, commerçants et forces de l'ordre au motif que le Front National tenait meeting, démontre le caractère extrêmement dangereux et antirépublicain de ces groupuscules extrémistes."
Le parti de Marine Le Pen s'en est pris au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Il l'accuse d'être "largement responsable de ces violences en lançant systématiquement des messages de compréhension ou de soutien à ces voyous, qu'il utilise comme de véritables milices du pouvoir".
Vitrines brisées et voiture incendiée
Certains manifestants, cagoulés et armés de barres de fer, arrachés aux barrières d'un chantier proche, mais aussi de pavés, se sont ensuite séparés en petits groupes et ont investi les rues du centre-ville, se mêlant aux passants du samedi soir. Deux vitrines de banques, d'une agence immobilière ainsi que d'un poste de police ont été brisées, selon le préfet. Des manifestants de retour près de la salle de la Cité ont bloqué une rue avec une voiture qu'ils ont retournée avant de l'incendier.
Environ 300 hommes étaient mobilisés : des CRS, des gendarmes mobiles et des policiers. Au plus fort de la manifestation, les antifascistes étaient environ 600 à 700, selon le préfet.
Militants du NPA et du Front de Gauche mobilisés
Des appels avaient été lancés par des associations antiracistes, des syndicats et des partis politiques d'extrême gauche pour venir manifester contre la présence du FN dans cette salle considérée comme la "Maison du peuple, symbole du mouvement ouvrier", a écrit le syndicat Solidaires dans un communiqué. Un petit groupe de militants du NPA et du Front de Gauche étaient notamment présents sur place et scandaient "A bas le FN". Selon une source policière, ces manifestants "officiels" n'étaient qu'une centaine.
La location de cette salle municipale au FN avait fortement ému. Mais "une autre décision aurait permis au FN de se présenter en victime des règles qui président à la démocratie locale. Nous ne voulons pas leur faire ce cadeau", a expliqué le PS d'Ille-et-Vilaine dans un communiqué de soutien à la municipalité socialiste, avant la tenue du meeting.
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