"On n'a jamais fait une rentrée avec une ministre démissionnaire" : le SNUipp s'inquiète de ne pas avoir de nouveau ministre de l'Éducation

À une semaine de la reprise des cours, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, lance la rentrée comme si de rien n'était. Une situation ubuesque, pour le SNUipp.
Article rédigé par franceinfo
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Un appel à la grève a été lancé pour le mardi 10 septembre 2024. (XAVIER LEOTY / AFP)

Dans une semaine, le lundi 2 septembre, les élèves vont retrouver le chemin de leur école, collège ou lycée. Mais cette rentrée scolaire se prépare dans un contexte particulier, puisque le nouveau gouvernement n’est toujours pas nommé, un mois et demi après les législatives. Une situation inédite, affirme le principal syndicat des professeurs des écoles : "On imagine mal faire notre rentrée sans ministre".

Dans l'attente d'un nouveau gouvernement, Nicole Belloubet, la ministre démissionnaire, a reçu lundi matin les recteurs et cadres de l'Éducation nationale. Elle organise également sa conférence de presse de rentrée mardi 27 août. Mais pour Guislaine David, la secrétaire générale du SNUipp, cette situation pose un problème de légitimité.

"Il y a quand même des questions à se poser sur la légitimité de cette conférence de presse."

Guislaine David, la secrétaire générale du SNUipp

à franceinfo

"On n'a jamais fait une rentrée avec une ministre démissionnaire, déplore-t-elle. Elle va donner le ton de la rentrée ? Que va-t-elle donner comme ligne directrice ? Celle de la circulaire de rentrée, écrite avant la dissolution et les élections législatives, qui est la ligne directrice d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, mais qui n'est pas celle voulue par les Français, ni par les enseignants ?"

Pour le syndicat, le dialogue ne doit pas se faire avec ce gouvernement démissionnaire, mais avec le Parlement élu. Il prévoit donc d'interpeller les députés dans les prochaines semaines pour parler de la situation de l'école.

Deux gros chantiers en attente

Cette situation floue a des conséquences bien concrètes sur la vie dans les classes, la communauté éducative est en attente. Deux gros chantiers, qui devaient s’appliquer en cette rentrée, ont finalement été mis en pause : les nouveaux programmes, en maths et français, et la labellisation des manuels scolaires.

Mais une nouveauté rentre bien en application dès ce mois de septembre, ce sont les évaluations nationales dans toutes les classes. Jusqu'à présent, c'était uniquement en CP, CE1 et CM1. Le SNUipp appelle les enseignants à ne pas les faire passer. "Ces évaluations ne sont pas utiles pour les enseignants, assure Guislaine David, et surtout, elles vont avoir pour conséquences des injonctions qui vont réduire la liberté pédagogique."

Une grève le 10 septembre

Le syndicat appelle par ailleurs à faire grève, le mardi 10 septembre prochain, "pour contester ces évaluations nationales, et surtout, demander une autre politique éducative". "Les évaluations nationales, c'est la clé de voûte d'une politique éducative qui est néfaste aux élèves", dénonce la secrétaire générale du SNUipp.

Ces évaluations nationales mettent l'accent sur certaines compétences, et pas d'autres, selon le syndicat, qui donne l'exemple de la lecture, où la vitesse de lecture est mesurée, mais pas la compréhension du texte, pourtant essentielle et utile pour progresser dans les autres disciplines.

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