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Rentrée 2021 : "Je suis stressée, j'ai hâte en même temps", confie une enseignante stagiaire

Les enseignants effectuent leur pré-rentrée avant d'accueillir les élèves jeudi. Certains font leurs premiers pas dans la profession. Entre appréhension et joie, des enseignants stagiaires racontent comment ils vivent leur toute première rentrée. 

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une salle de classe au collège Paul Fort, à Montlhéry (Essonne). (NOÉMIE BONNIN / FRANCE-INFO)

À la veille des écoliers, collégiens et lycéens, les 827 000 enseignants de métropole font leur rentrée le mercredi 1er septembre. Elle est reportée au 13 septembre en Guadeloupe, en Martinique, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy et dans certaines zones de Guyane compte-tenu de la gravité de la situation épidémique. 

C'est dans ce contexte de crise sanitaire que les enseignants stagiaires commencent leur carrière. Mais ce n'est pas la principale préoccupation de Gabrielle. Cette jeune professeure de français débute dans un collège de Cormeilles-en-Parisis, dans le Val-d'Oise, qu'elle ne connaît pas du tout. 

"On m'a dit de m'attendre à un public mixte, donc je ne sais pas trop ce qu'on entend par là".

Gabrielle, enseignante stagiaire

à franceinfo

Elle est traversée par différentes émotions. "Je pense que je suis un peu dans le même état d'esprit que des élèves" sourit-elle avant de poursuivre : "Je suis stressée, j'ai hâte en même temps, mais je ressens beaucoup de stress quand même. Arriver dans le grand bain comme ça. Il faudra garder la face devant les élèves". L'enseignante a le sentiment qu'elle devra "jouer un rôle" dans un premier temps. "Je me considère encore étudiante, je n'ai pas encore l'impression d'avoir le savoir d'un prof qui a plusieurs années d'expériences."

Alternance entre études et classes

Pendant deux ans, les enseignants stagiaires vont alterner entre études, dans les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (Inspé), et travail. La deuxième année, ils donneront cours à des élèves pendant la moitié du temps, et poursuivront leur formation, dont dépend leur titularisation, l'autre moitié du temps.

Coline, qui s'est spécialisée en physique-chimie, a hâte d'entrer dans le concret, de découvrir sa classe. Pour elle, c'est un aboutissement : "Je suis très contente parce que c'est le métier que je veux faire depuis longtemps".

"Pour arriver là on passe des concours difficiles, exigeants, qui demandent beaucoup d'investissement. C'est un grand bonheur de pouvoir le faire."

Coline, enseignante stagiaire

franceinfo

La jeune professeure a néanmoins quelques inquiétudes. Elle sait qu'elle devra gérer l'autorité face à une trentaine d'adolescents, voire plus. "On voudrait que ce soit un évidence mais on ne sait très bien que ce ne sera pas le cas. Vraiment on y pense tous, je pense que c'est une vraie source d'appréhension".  

Ces enseignants stagiaires ont également conscience que leur métier est parfois mal considéré par la société. Le recrutement est en crise, notamment dans certaines filières, comme les lettres classiques. C'est pourtant la spécialité d'Arthur, qui s'est réorienté vers l'enseignement. Ses proches l'interrogent parfois sur son choix : "Ils me disent que le salaire n'est pas génial, que les conditions de travail sont compliquées, je leur réponds effectivement ... mais c'est que je veux faire", conclut-il. 

La rentrée avec de jeunes professeurs : reportage de Noémie Bonnin

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