Rentrée universitaire : un mouvement de contestation des enseignants de Staps à Rennes bloque la reprise des cours
Pour protester contre le manque de moyens, notamment humains, les enseignants de Staps de Rennes refusent de réaliser leurs tâches administratives. Conséquence : les 2 800 étudiants de cette filière sportive n'ont pas pu faire leur rentrée.
Trop d'étudiants, pas assez d'encadrants, c'est ce que dénoncent les enseignants de la filière Staps de l'Université Rennes II. Depuis lundi 13 septembre, date de la rentrée pour les 2 800 étudiants de cette filière sportive, ils refusent de réaliser leurs tâches administratives, une sorte de grève du zèle pour protester contre le manque de moyens. "Ces conditions déplorables de formation ont un effet sur la valeur des diplômes, la qualité de la formation, déplore François Le Yondre, maître de conférence en sociologie. C'est aussi être responsable que d'alerter une fois de plus sur cet abandon politique dont les étudiants font l'objet."
Après avoir alerté sur cette situation qu'ils estiment alarmante depuis des années, puis plus particulièrement au printemps dernier, les enseignants ont cette fois estimé que la gestion devenait intenable. Gérer l'emploi du temps de centaines d'étudiants, des intervenants extérieurs, reporter les notes, tout ce travail administratif prend d'après eux trop de temps, jusqu'à parfois peser sur leur santé. Ils assurent d'ailleurs que la présidence de l'université a été prévenue par la médecine du travail, après un nombre important de signalements.
Une partie des étudiants soutient la mobilisation
Les étudiants n'ont donc toujours pas fait leur rentrée scolaire puisque le mouvement bloque la tenue des cours. Une partie d'entre eux soutient pourtant cette mobilisation, malgré le stress de perdre du temps de cours.
"Il était temps. Dans certains TD [Travaux Dirigés], on se retrouve à 60 alors que dans les autres facs de com ou d'histoire ils sont 20 ou 30."
Ninon Rémond, étudiante en Stapsà franceinfo
En troisième année de licence, Ninon Rémond témoigne du manque d'encadrants au sein de l'unité : "On a parfois des cours qui ont lieu une semaine sur deux parce qu'il n'y a pas assez d'enseignants. Notre bagage pour aller en master, il n'est pas très bien..." La présidence de l'université dit regretter ce manque de moyens et prévoit de faire remonter ces besoins au rectorat, lors d'une réunion prévue mardi 21 septembre avec le rectorat de Rennes, organisée à la suite d'une manifestation qui a rassemblé 500 personnes lundi dernier.
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