: Reportage "Le traumatisme est là, mais il faut y aller" : le "beau défi" de la rentrée des classes à la Verrière, où deux écoles avaient été incendiées lors des émeutes
"C'est la rentrée, et on a un toit !". Un grand sourire, un peu de soulagement, un peu d'émotion, du stress... Tout se mélange dans ce tourbillon de ce jour de pré-rentrée du personnel des établissements scolaires pour Céline Carpentier, directrice de l'école élémentaire du Bois-de-l'Etang, à la Verrière, dans les Yvelines, incendiée, lors des émeutes urbaines après la mort de Nahel, à Nanterre (Hauts-de-Seine), en juin 2023.
"Tout a été mis en œuvre pour qu'on soit bien accueillis. On a connu d'autres situations comme le Covid, et puis on s'est adapté... On sait rebondir. Les élèves s'adaptent aussi bien que leurs enseignants", glisse-t-elle dans un sourire. Avant de souligner : "Le traumatisme est là, mais il faut y aller", en repensant à ce 29 juin dernier, jour "qui restera" dans sa mémoire quand l'école a été "totalement détruite".
"Il faut pousser les murs, on les a poussés"
Les 160 élèves et les dix enseignants de l'école du Bois-de-l'Etang ont donc déménagé durant l'été, à la hâte. Elle se situe désormais à deux kilomètres de l'ancien site. "On est tous ensemble. La crainte était d'être dispatchés un petit peu partout dans d'autres écoles. Mais souvent, ce sont les parents qui ont un peu plus d'angoisses. On va les rassurer, on va les épauler : on sera là ! Et puis, il y a ce système de navettes qui est mis en place pour leur permettre de venir ici", rassure Céline Carpentier.
En cette pré-rentrée, l'équipe éducative découvre donc des nouveaux locaux et vient doubler les effectifs de cette grande école régionale de La Verrière. Le chef de l'établissement Pascal Duhet a ouvert sa porte sans hésiter : "Beau défi ! J'ai bon espoir parce que je pense que c'est un modèle unique de deux écoles différentes qui vont garder leur entité juridique. Il faut pousser les murs, on les a poussés. C'est fait, bienvenue !", explique-t-il.
Dans les couloirs, c'est un va-et-vient de bureaux, de chaises. "Pour ma part, j'ai tout perdu : les manuels pédagogiques, le matériel, les archives, le travail de plusieurs années, glisse Christelle Armand, enseignante en CM1-CM2 à l'école du Bois-de-l'Étang. On a eu la chance d'avoir des collègues qui se sont mobilisés pour nous offrir du matériel, quelques manuels pédagogiques. On recommence à zéro".
Il reste encore quelques heures à cette nouvelle école du Bois-de-l'Etang pour s'installer, se réinventer, En attendant, patiemment, de retrouver ses locaux, quand les travaux seront terminés dans deux ou trois ans.
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