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Suicide d'un prof à Marseille : Peillon veut redonner de la "considération" aux enseignants

Agé de 55 ans, il s'est donné la mort dimanche, à la veille de la pré-rentrée. Dans un courrier adressé à ses collègues, il met en cause l'évolution du métier pour expliquer son geste.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le lycée Antonin-Artaud, à Marseille, le 4 mai 2005. Un enseignant de l'établissement s'est suicidé à son domicile le 1er septembre 2013.  ( MAXPPP)

Il s'est donné la mort à son domicile, à la veille de la pré-rentrée. Un professeur d'électronique d'un lycée marseillais a mis fin à ses jours dimanche 1er septembre. Selon des sources concordantes, cet homme âgé de 55 ans a expliqué son geste dans une lettre par son "incompréhension face à l'évolution du métier".

Le ministre de l'Education Vincent Peillon a réagi lundi soir, exprimant sa "très vive émotion" et jugeant "impératif" de redonner aux enseignants et personnels de l'Éducation nationale "toute la considération et le soutien" qu'ils méritent.

"Ce métier devient un métier d'exécution"

Pierre Jacque, enseignant en série STI2D (Sciences et technologies industrielles et du développement durable) du lycée Antonin-Artaud (13e), n'était "pas spécialement dépressif", mais se montrait "extrêmement critique, comme nombre de ses collègues", à la fois sur la formation STI2D et sur le métier en général, explique son collègue Alain Barlatier, par ailleurs militant syndical. 

Avant sa mort, "il a diffusé une lettre à toute la communauté éducative, explique son collègue. Il dit qu'il ne fera pas la rentrée et que quand on lira ce courrier, il sera mort. Nous l'avons reçu hier [dimanche] en fin d'après-midi et le temps de chercher à le joindre, c'était trop tard", a-t-il relaté. Dans sa lettre, ajoute Alain Barlatier, il déplore le fait que "le métier d'enseignant évolue vers un métier d'exécution, alors que lui avait été recruté pour un métier de conception où il était maître de son travail".

Soutien psychologique pour les collègues

Dans le courrier, il évoque notamment le "niveau toujours plus problématique des élèves" et dénonce le changement de notation du baccalauréat, avec introduction d'une évaluation à la charge de l'enseignant de l'année, ce qui "ne respecte aucune règle d'équité", estime-t-il, ajoutant : "Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer."

Une cellule de soutien psychologique a été mise en place au sein du lycée. Selon le rectorat de l'académie d'Aix-Marseille, ce professeur "ne rencontrait pas de problèmes particuliers". Les enseignants de l'établissement, qui ont fait part de leur "très grande consternation et émotion", ont demandé l'organisation d'une "journée banalisée", sans cours. "On ne veut pas reprendre le travail comme si de rien n'était", souligne Alain Barlatier.

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