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"Si Ardisson n’aime pas les boutiques de souvenirs de la rue de Rivoli, il peut déménager..."

L'animateur télé, qui habite dans le quartier, critique ces commerces qui défigurent, selon lui, cette rue qui longe le Louvre et le jardin des Tuileries. Un avis partagé par la mairie du 1er arrondissement, mais pas par les commerçants.

Article rédigé par Geoffroy Lang
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les commerçants installés sous les arcades de la rue de Rivoli sont accusés d'empiéter sur le trottoir au-delà de ce qui est permis. (GEOFFROY LANG / FTVI)

"On est d’accord qu’il y a eu des abus mais ici, tout le monde fait des efforts", lance la première. "En plus, il n’y a pas de kebab rue de Rivoli, seulement quelques sandwicheries dans les rues adjacentes...", assure la deuxième. "Si Ardisson n’aime pas les boutiques de souvenirs, il peut déménager du côté du Faubourg-Saint-Honoré", s'emporte la troisième.

Le réquisitoire de Thierry Ardisson contre les magasins de souvenirs de la rue de Rivoli, dans une vidéo parue sur le site du Parisien lundi 30 mars, n’est pas vraiment du goût de ces trois commerçantes, installées depuis vingt-cinq ans en face du jardin des Tuileries. Membre fondateur de l’Association pour la défense des arcades Rivoli (Adar), la star du petit écran n’a pas été tendre avec les boutiques de souvenirs installées sur l’artère qui relie l’Hôtel de Ville à la place de la Concorde, dans le centre de Paris.

Il faut reconnaître que la quarantaine d’étals truffés de petites tours Eiffel, de maillots du PSG et de tee-shirts "I love Paris" ne passent pas inaperçus sous les arcades qui font face au palais du Louvre, dans le 1er arrondissement. Ces commerçants n’hésitent pas à déborder sur la rue pour attirer les touristes aux abords du plus célèbre musée de France. En ce mercredi 1er avril, des dizaines de touristes s’engouffrent dans les boutiques.

Slalom sous les arcades

Un peu de patience est nécessaire pour pouvoir se faufiler entre les portants croulant sous les babioles d'un goût souvent douteux et les grappes de chalands qui s’agglutinent autour. "Il y a un vrai problème de sécurité sous les arcades, reconnaît Mathieu Guyon, président de l’association des commerçants de la rue de Rivoli. Parfois, les gens ne peuvent plus passer avec une poussette et ils sont obligés de descendre sur la piste cyclable." Pour ce caviste installé depuis près de vingt-cinq ans aux abords de la Samaritaine, la situation a évolué dans le bon sens depuis plusieurs semaines : il n'y a "qu'un ou deux commerces" qui posent encore problème.

Les difficultés de circulation piétonne ne datent pas d'hier. "J'avais déjà demandé la suppression totale des étals sur la rue de Rivoli en 2008, pendant les élections municipales", rappelle Jean-François Legaret, maire UMP du 1er arrondissement. Mais l'édile est impuissant, pour le moment, face à l'occupation des arcades rue de Rivoli, qui relève du domaine privé. Et les copropriétés disposant des lieux ne voient pas vraiment d'un mauvais œil ces petits commerces florissants qui s'arrachent les baux.

La mairie hausse le ton

Un arrêté municipal datant de 1981 oblige, normalement, les commerces à ne pas empiéter de plus d'un mètre vingt sur l'espace piéton. Mais cette mesure n'est que trop rarement respectée, selon des édiles. "Il y a parfois quelques brèves éclaircies, après des opérations de verbalisation, mais on ne peut pas parler d'amélioration", constate Nicolas Martin Lalande, adjoint à l'urbanisme et à la voirie dans le 1er arrondissement.

Depuis le début de l'année 2015, la mairie a donc décide de sortir l'artillerie lourde. Pour les contrevenants, les amendes sont passées de 60 à 750 euros. Une mesure qui fait bouger les choses, selon une commerçante installée depuis les années 1990. "Les gens font attention maintenant, et Ardisson n'a rien avoir avec ça. En revanche, les dégradations de la rue d'Alger [que l'animateur montre dans sa vidéo], ce n'est pas nous qui avons fait ça."

De la rue du Louvre à la place de la Concorde, pas de trace de ces kebabs qui tracassent tant le producteur de "Salut les Terriens". Difficile de comprendre pourquoi il s'est lancé dans cette croisade en invoquant un décret de 1852, interdisant l'usage d'un four sur la rue de Rivoli, pour défendre le patrimoine. A moins que ses propos visent les cuisines des hôtels de luxe faisant face aux Tuileries. Pour les amateurs de kebab, il est effectivement préférable de se diriger vers le quartier de Barbès, dans le nord de la capitale.

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