Six SDF morts au cours de la vague de froid en France
La vague de froid actuelle a tué trois sans-abri en région parisienne, deux autres dans le Nord et dans l'Aveyron et un dernier dans les Alpes-Maritimes.
Malgré un renforcement des capacités d'accueil des plus démunis, la vague de froid qui frappe une grande partie de la France a tué plusieurs sans-abri. Au moins six personnes sans domicile fixe sont mortes au cours de la première vague de froid de l'hiver qui frappe une grande partie de la France, selon un bilan efectué mardi 30 décembre dans la soirée. Ces décès relancent le débat sur le mal-logement.
Où ces sans-abri sont-ils morts ?
Samedi, un SDF a été trouvé inanimé à Douai (Nord). Il est mort dans les heures qui ont suivi, vraisemblablement d'hypothermie. Il avait plusieurs fois décliné "les propositions d'hébergement" du Samu social, a informé mardi la préfecture du Nord.
La Côte d'Azur n'est pas épargnée par cette vague de froid : à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritime), le corps d'un sans-abri belge de 46 ans a été découvert dimanche matin sous sa tente. "Le froid, combiné à l'alcoolémie" et à un vent glacial, semble à l'origine du décès.
Puis, dans la soirée de dimanche, un homme, âgé de 50 ans, est mort, "manifestement" en raison du froid, place du colonel Bourgoin, dans le 12e arrondissement de Paris. Deux autres SDF, qui avaient trouvé refuge dans un squat en Seine-et-Marne pour se protéger des températures glaciales, sont morts dans un incendie mardi matin, après avoir vraisemblablement tenté d'allumer un feu, selon la police.
Un sixième sans-abri, également de nationalité belge, a été retrouvé mort sur un chantier de Rodez (Aveyron), où il s'était abrité. Il s'était fabriqué un abri de fortune avec les matériaux du chantier, à l'arrêt depuis quelques jours. L'homme de 42 ans était connu des services de police en tant que personne sans domicile fixe.
Quelles sont les critiques émises ?
La chute attendue des températures et l'instauration d'un niveau de vigilance orange dans différents départements a conduit de nombreuses villes à augmenter leurs capacités d'hébergement d'urgence. Malgré cette mesure, tous les sans-abri ne sont pas pris en charge. Les associations reprochent aux pouvoirs publics ce manque de places dans les structures d'hébergement d'urgence.
"Le dispositif n'est pas suffisant", déclare Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale. Il dénonce aussi "un manque d'anticipation et de préparation de la part du gouvernement". Christophe Louis, président de l'association Les morts de la rue, trouve aussi que "la réponse des pouvoirs publics est tardive".
"On est en échec collectif, c'est une catastrophe", a déploré de sonc côté sur BFMTV Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre. Quant à Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement, il s'est ému du silence de la ministre du Logement Sylvia Pinel.
Quelles sont les réponses apportées ?
Finalement interrogée sur Europe 1, Sylvia Pinel a déploré "des situations terribles et dramatiques". Elle a aussi assuré que le gouvernement n'a cessé "d'essayer de pérenniser des solutions alternatives". "Même si on ne peut que constater que ces moyens renforcés ne suffisent pas à répondre à l'ensemble des demandes", a-t-elle ajouté.
Invitée de BFMTV, la ministre de la Santé Marisol Touraine a aussi réagi au sujet. Le gouvernement "est pleinement mobilisé pour les SDF" en cette période de grands froids, a-t-elle assuré. "L'urgence pour nous, c'est au delà de la période de froid, de travailler à créer des milliers de nouvelles places pérennes sont prévues au cours des mois et des années à venir. C'est un engagement", a promis Marisol Touraine.
Le gouvernement réaffirme aussi sa "mobilisation" dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion par la voix de la secrétaire d'Etat en charge de la lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville. "Le gouvernement est extrêmement mobilisé sur ces questions, à la fois de logement (...) mais aussi sur l'ensemble des questions liées à la précarité. Nous n'avons pas attendu qu'il fasse froid pour agir sur toutes ces questions", a-t-elle déclaré lors d'une visite dans un centre d'hébergement hivernal parisien.
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