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SNCF: la réforme du fret sur les rails

La SNCF présente mercredi en conseil d'administration son projet de réforme du fret
Article rédigé par France2.fr
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Les syndicats craignent la constitution de futures filiales de droit privé lors de la réorganisation du fret. (© France)

La SNCF présente mercredi en conseil d'administration son projet de réforme du fretLa SNCF présente mercredi en conseil d'administration son projet de réforme du fret

Lors du comité central d'entreprise, la Direction de la SNCF a annoncé mardi l'apport d'un milliard d'euros pour financer son nouveau plan du fret qui s'ajoute aux 7 milliards d'investissements d'ici 2020, annoncés la semaine dernière par le gouvernement.

Au-delà des sommes promises, les syndicats sont inquiets des conséquences en matière d'emploi.

Si la direction n'a pas chiffré l'impact sur les effectifs renvoyant les négociations sur le volet social à des tables-rondes - la première débute le 5 octobre - les syndicats eux l'évaluent à 6.000 suppressions de postes.

Interrogé mardi sur LCI, le pdg Guillaume Pépy a assuré que la SNCF "avait besoin de tous les cheminots": "Les personnes qui seraient concernées vont trouver de nouvelles missions au sein de la SNCF ", a-t-il dit, en réitérant une promesse déjà faite au personnel.

Pour un proche du dossier, "ce n'est pas un énième plan de sauvetage du fret de la SNCF, une énième rustine, c'est une remise à plat". Une analyse confirmée par les chiffres. L'entreprise prévoit des pertes de 600 millions d'euros en 2009 pour son fret en difficulté chronique et soumis à la concurrence depuis 2006.

Dans son "schéma directeur pour un nouveau transport écologique de marchandises", document exposé mardi en comité central d'entreprise, l'entreprise publique présente neuf projets industriels, dont le développement de quatre autoroutes ferroviaires (280 millions d'euros d'investissements), du transport combiné terrestre, maritime et fluvial (250 millions d'euros) et du réseau fret ferroviaire européen à grande vitesse d'ici 2020 (350 millions d'euros).

Une enveloppe de 100 millions sera en outre allouée aux activités portuaires, au soutien aux opérateurs de fret de proximité (PME ferroviaires), et aux initiatives de "logistique urbaine innovante", sur le modèle de ce qu'a réalisé Monoprix pour approvisionner ses magasins parisiens.

La SNCF entend aussi "massifier la plus grande partie possible des trafics du wagon isolé" (assemblage de wagons pour différents clients).

Côté calendrier, l'entreprise veut mettre en oeuvre ses projets entre 2010 et 2015, le "plein impact en termes de volume" pouvant être obtenu en 2020.

Les syndicats inquiets


"Que fait-on aujourd'hui ?", s'interroge le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, qui souhaite "peser" sur les décisions, s'il le faut par une grève.

A l'appel de Sud-Rail, des dizaines de cheminots vêtus des gilets orange avec le slogan "des wagons, pas des camions" ont manifesté devant le siège de la SNCF durant le CCE. Leurs délégués ont refusé de rester durant la présentation d'un "plan de casse du fret".

L'Unsa, très remontée contre ce qu'elle perçoit comme "une filialisation quasi complète de toutes les activités fret", prévoit "un conflit" si l'entreprise "ne revoit pas sa copie".

La CFDT, elle, "reste dans l'expectative".

Contre-performance écologique


Le plan de développement du fret ferroviaire amènerait sur les routes entre 800.000 et un million de camions supplémentaire. Cette estimation de l'Association des utilisateurs du transport de frets (AUTF) est rapporté par "Le Canard enchaîné" du 23 septembre.

Cette contre-performance écologique, qui découle pourtant du Grenelle de l'environnement, est dûe à la suppression de 60% de 60% des "wagons isolés", c'est-à-dire ceux contenant un produit différent du reste des marchandises convoyées. "Ces wagons transportent un tiers du fret de la SNCF mais représentent 70% de ses pertes. Lesquelles devraient s'élever, au total, à 600 millions cette année", indique le "Canard enchaîné".

"Le contenu de ces wagons isolés atterira forcément dans les poids lourds", a déclaré Christian Rose, délégué général de l'AUTF, à l'hebdomadaire. "Plutôt que de sacrifier ce mode de transport, on ferait mieux de chercher à le rendre rentable", a-t-il ajouté.

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