Soixante-six cas de violences sexuelles recensés dans l'armée française
La plupart des dossiers de la cellule Thémis, qui prend en charge les victimes, concernent des faits antérieurs à sa création.
Soixante-six. C'est le nombre de cas de violences sexuelles dans l'armée française recensés par la cellule Thémis en huit mois, a annoncé son responsable, le contrôleur général Bernard Ducateau, jeudi 11 décembre. La majorité des dossiers concernent des faits survenus avant la création de Thémis, mise en place le 15 avril pour prendre en charge et accompagner les victimes.
La cellule a été créée dans le cadre d'une série de mesures de protection et d'accompagnement des victimes de violences sexuelles dans l'armée prise à la suite de la parution du livre-enquête La Guerre invisible, qui dénonce l'ampleur du harcèlement chez les militaires.
"[Thémis] a été saisie au total 192 fois mais les deux tiers des appels concernaient des problèmes de harcèlement moral au travail", qui ne relèvent pas de son domaine, a précisé Bernard Ducateau. Les 66 dossiers pris en charge par la cellule relèvent de situations de harcèlement sexuel ou de violences et de discriminations sexuelles. Selon le ministère de la Défense, 83% des victimes sont des personnels militaires, et 88% des cas recensés concernent des femmes.
Des dossiers mal traités ou remontant à plusieurs années
"Thémis permet aux victimes de passer outre la chaîne hiérarchique. (...) On guide les victimes, on conseille le commandement. Thémis, c'est aussi de la prévention et sensibilisation sur ce sujet très grave", a expliqué Bernard Ducateau. Les contrôleurs généraux de la cellule, qui agissent au nom du ministre, peuvent en outre réaliser des enquêtes.
Sur les 66 cas recensés, 53 concernent des violences commises avant le mois d'avril. "Soit les victimes n'osaient pas parler sur des faits qui remontent parfois à plusieurs années. Soit ce sont des dossiers qui étaient connus de l'administration, mais ont été mal traités. On est plutôt alors dans une sorte d'aide à reconnaître le statut de victime", a précisé le contrôleur général.
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