Toni Musulin, le convoyeur qui s'est rendu après avoir dérobé 11, 6 millions d'euros, est prêt à s'expliquer
"A l'issue de sa cavale, il était particulièrement fatigué, la garde à vue l'a éreinté, c'est pour cela qu'il n'a pas souhaité s'exprimer", a expliqué, Me Cottet-Brettonier lors d'une conférence de presse.
Pour renforcer sa défense, l'homme s'est en effet adjoint les services de deux avocats, Mes Hervé Banbanaste et Christophe Cottet Bretonnier.
"S'il s'est rendu, c'est qu'il souhaitait se défendre", a dit Me Cottet-Bretonnier. "Il parlera quand il l'entendra", a ajouté Me Hervé Banbanaste. Il veut maîtriser son temps" ont encore indiqué ses défenseurs. "C'est une méthode qui entre dans le cadre de la procédure pénale et pas du tout une méthode empruntée par le grand banditisme", a-t-il souligné.
Des précisions qui font suite au mutisme complet observé par Toni Musulin depuis qu'il s'est livré à la police monégasque après 11 jours de cavale.
"Intelligent et réfléchi"
Ses avocats décrivent un homme "intelligent, sympathique, serein, séduisant, réfléchi, qui ne correspond pas aux portraits qu'on a présentés de lui". Placé à l'isolement, il subirait "avec sérénité" ses conditions de détention et recevrait "avec humour" les demandes en mariage qui lui sont adressées.
Ils contestent cependant les rumeurs selon lesquelles Toni Musulin serait apparenté à la mafia serbe ou qu'il aurait eu des complices. "Le ministère public n'a pas retenu l'association de malfaiteurs ni la bande organisée alors que s'il l'avait pu, il l'aurait fait", a dit Hervé Banbanaste.
Les avocats affirment que leur client nie les faits de "tentative d'escroquerie" à l'assurance pour le vol passé de sa Ferrari, ainsi que ceux de "vol" pour les 11,6 millions d'euros. Il aurait éprouvé du "ressentiment" à l'encontre de son employeur, la société de transports de fonds Loomis, et cela pourrait constituer un mobile, selon eux.
"Nous allons demander une enquête de personnalité, il faut connaître le parcours de cet homme et tant pis si l'enquête dépasse les quatre mois du mandat de dépôt, advienne ce qu'il adviendra", ont dit les avocats. Si l'enquête n'était pas bouclée dans ce laps de temps, Toni Musulin serait alors remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Mis en examen le 18 novembre pour vol et tentative d'escroquerie Toni Musulin a été placé en détention provisoire, détention qui devrait durer quatre mois. La majeure partie de son butin - 9,1 millions d'euros - a été retrouvée le 7 novembre dans un box à Lyon, deux jours après le vol.
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