Truite-boeuf-poires plutôt que saumon-chapon-fraises pour le bien de la planète
Ce menu est servi mardi par France Nature Environnement (FNE) qui regroupe quelque 3.000 associations de défense de l'environnement.
Le menu "écolo" a été guidé par "une approche globale" prenant en compte les émissions de CO2 des produits,le volume de déchets, l'utilisation ou non de pesticides,les retombées pour les paysages et l'économie locale.
Le menu du cuisinier Benoît Hartman, porte-parole de FNE, doit démontrer "par l'assiette" qu'on peut tout autant "se faire plaisir" avec des produits de saison à préparer soi-même.
Ce menu propose, après une flûte de champagne "bio" des huîtres de Normandie, truite fumée et "tarama maison" à base d'oeufs de cabillaud fumés. "Avec des truites qui sont élevées en France plutôt que du saumon venant d'Ecosse ou de Norvège, mon bilan carbone est génial", souligne Benoît Hartmann qui rappelle que "99%" des truites en magasin proviennent de France.
Légumes oubliés sans pesticides
Le deuxième plat se compose d'un filet de boeuf en croûte accompagné de purées de légumes de saison -- panais, potimarron et châtaignes -- et d'une fondue de poireaux. C'est quasiment l'eau à la bouche.
Du boeuf, l'une des viandes les plus émettrices de CO2, à la table des défenseurs de l'environnement? "Oui, car il s'agit d'une vache laitière de réforme, c'est-à-dire une vache laitière tarie, et qui a donc déjà amorti son carbone avec la production de lait", justifie le porte-parole de FNE.
Il n'y a pas photo avec un chapon farci, par exemple, aurait selon lui des chances d'être "gavé d'antibiotiques" en dépit de la "bonne presse de la volaille".
C'est l'heure du dessert: un gâteau aux poires, fruits de saison, plutôt qu'une charlotte aux fraises, importées du Chili.
Bilan de ce menu selon FNE: zéro pesticides, environ cinq fois moins de CO2 émis que le menu "classique", environ dix fois moins d'emballages et une façon de contribuer à maintenir une activité agricole locale.
Quant au prix de ce menu surprise, il est avantageux: 17,17 euros par personne contre 23,73 euros sur la foi de courses faites dans un hypermarché parisien.
"Le but n'est pas de nous poser en donneur de leçons, mais de montrer que, contrairement à un certain nombre d'idées reçues, on peut avoir le choix de consommer avec moins d'impacts sur l'environnement et accessoirement pour moins cher", selon le président de FNE, Bruno Genty.
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