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L'Urssaf accuse un bar qui pratique le service au comptoir de travail dissimulé

Le couple qui gère un café-concert de Locmiquélic (Morbihan) se voit réclamer 9 000 euros.

Article rédigé par franceinfo
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Le bar Chez Mamm Kounifl, à Locmiquélic (Morbihan). (FTVI / GOOGLE STREET VIEW)

Kafka au pays des cafés. La gérante d'un café-concert de Locmiquélic (Morbihan) est inquiétée par l'Urssaf pour travail dissimulé. L'organisme chargé de recouvrer les cotisations salariales accuse le bar, qui marche sur le principe du service au comptoir, de faire travailler ses clients, rapporte mercredi 18 décembre Le Télégramme. 

Le quotidien breton décrit un établissement dans l'"esprit pub". On commande et on rapporte son verre au comptoir. Mais le 30 juin 2012, un contrôle de l'Urssaf voit la pratique d'un autre œil. "Vers minuit trente, une cliente a rapporté un plateau. Elle est passée par le comptoir pour aller aux toilettes. C'est là que tout a basculé", raconte Maryka Le Floch, la gérante de Chez Mamm Kounifl.

L'Urssaf maintient sa version

"Mon mari s'est fait plaquer contre la vitre par un homme. Une femme s'est jetée sur moi en me montrant une carte tricolore. C'est là que j'ai compris que c'était un contrôle de l'Urssaf. Ils m'ont dit que j'étais prise en flagrant délit de travail dissimulé. Ils considéraient que les clients se comportaient comme des serveurs", explique la gérante, décrivant une intervention "musclée".

A la suite de ce contrôle, le procureur est saisi et le couple qui gère le café doit payer une amende de 7 900 euros pour travail dissimulé. En novembre 2012, le couple est placé en garde à vue pour travail illicite. Mais faute d'éléments et d'infraction caractérisée, le procureur de Lorient classe l'affaire sans suite. 

Si la procédure pénale est close, celle au civil n'est pas terminée. L'Urssaf réclame toujours 9 000 euros au couple, après pénalités. Le directeur de l'Ursaaf de Bretagne réaffirme le constat de travail dissimulé au sein de l'établissement.

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 Interrogé par France Bleu Breizh Izel, le responsable des contrôleurs de l'Urssaf Bretagne affirme qu'il n'y a pas eu de violences lors du contrôle. Il évoque en revanche des "propos diffamants" envers le personnel de l'Urssaf. C'est désormais au tribunal des affaires de Sécurité sociale de Vannes de trancher.

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