Le caractère antisémite de l'agression du lycéen dans un train "n'est pas encore avéré"
Les enquêteurs se montrent prudents sur le caractère antisémite de l'agression d'un jeune juif de 17 ans, mercredi 4 juillet dans la soirée, dans un train entre Toulouse et Lyon.
La prudence est de mise. Le caractère antisémite de l'agression dans un train entre Toulouse et Lyon d'un jeune juif de 17 ans, mercredi 4 juillet dans la soirée, "n'est pas encore avéré", indique jeudi soir une source judiciaire.
Jeudi matin, les médias, dont Francetv info, ont relayé le caractère antisémite de cette agression sur la foi des déclarations du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a dénoncé un "acte antisémite", soulignant que "les lois de la République prévoient, en réponse, des sanctions sévères". Un peu plus tard il a rappelé, devant l'ensemble des préfets réunis jeudi au ministère, ses "instructions de vigilance et de fermeté dans la lutte contre les actes antisémites". Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la Licra et l'ensemble de la classe politique a également condamné cette agression. Mais jeudi soir, une source judiciaire explique que "dans le cadre du début de l'enquête, le caractère antisémite de l'agression n'est pas encore avéré", évoquant "des témoignages contradictoires".
"Les faits de violences sont là"
Interpellés peu après 11 heures dans un bureau de recrutement de l'armée à Lyon, les deux auteurs présumés, deux hommes de 18 ans sans casier judiciaire, selon une source policière, ont été placés en garde à vue. "Leur garde à vue a vocation à être prolongée vendredi", indique la source judiciaire interrogée par l'AFP, précisant qu'aucune information judiciaire n'avait encore été ouverte.
"Les faits de violences sont là, par pluralité d'auteurs et dans un moyen de transport, mais il faut continuer à recueillir des témoignages, notamment des passagers de la rame, pour considérer un caractère antisémite", précise cette source. Certains témoins ne confirment pas le caractère antisémite, selon les informations de France 2. D'autres témoins doivent être auditionnés.
Que sait-on des circonstances ?
Mercredi soir, un élève de l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse a été agressé dans un train alors qu'il rentrait dans sa famille, un mois après une attaque antisémite dans la banlieue de Lyon. Il avait porté plainte à son arrivée, au commissariat de Lyon.
Dans une interview réalisé par Le Progrès, la victime a témoigné jeudi après-midi d'une "référence à son judaïsme" faite par un de ses deux agresseurs. C'est en passant en coup de fil que le jeune homme attire l'attention de ses agresseurs. "Mon frère a un prénom juif et, dans le wagon, je vois que mon appel fait réagir les deux jeunes", raconte le jeune homme.
"L’un d’entre eux me dit alors de 'fermer ma gueule' et m’insulte. Je demande alors pourquoi. Cela ne semble pas lui avoir plu, puisqu'il me demande de le suivre sur la plate-forme. Je m’exécute pensant que nous allons avoir une simple explication. C’est alors qu'il commence à me frapper. Il est ensuite rejoint par son ami. Durant la bagarre, seul l'un des deux a fait référence à mon judaïsme", raconte le jeune au homme au Progrès. Choqué par son agression, il est sorti de l'hôpital pour être entendu par les enquêteurs.
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