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Un mois après la rentrée des classes, les appels se multiplient pour rendre l'école moins anxiogène.

Améliorer le bien-être des élèves comme leurs résultats : c'est le souhait des associations après que des enquêtes ont montré que les écoliers français sont angoissés, et ont plus peur de se tromper que leurs semblables étrangers.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (DAMIEN MEYER / AFP)

Améliorer le bien-être des élèves comme leurs résultats : c'est le souhait des associations après que des enquêtes ont montré que les écoliers français sont angoissés, et ont plus peur de se tromper que leurs semblables étrangers.

En 2010, l'Afev, une association d'étudiants bénévoles apportant du soutien à des enfants de quartiers populaires proposait "la suppression des notes à l'école élémentaire". elle revient à la charge en proposant un "pacte national", destiné à "agir contre la souffrance" à l'école.

Crispation sur l'autorité, importance des cours magistraux et des notes, course aux classements, élitisme persistant : les spécificités françaises desservent aujourd'hui un système éducatif où les élèves s'ennuient et sont stressés plus qu'ailleurs, selon des comparaisons internationales dressées par l'OCDE.

A l'instar du journaliste britannique Peter Gumbel qui a écrit qu'en France " On achève bien les écoliers" (Grasset, 2010), une mère de famille revenant de quatre années en Grande-Bretagne a été frappée par les différences de pédagogie entre les deux pays.
"Pour apprendre l'histoire dans une école primaire publique, ma fille a participé à une pièce de théâtre sur Henri VIII. Revenue en France, elle doit apprendre en CM2 des dates par coeur, comme 843 pour le traité de Verdun, sans même que ce soit accompagné d'une frise chronologique", témoigne Sophie Collot. Comme "toutes les études montrent qu'on est les plus mauvais sur l'angoisse des enfants", Christophe Paris, délégué général de l'Afev, demande maintenant du "pragmatisme".

"On est facilement accusé d'être dans le laisser-aller, l'enfant roi qui ne fait pas d'effort, le pédagogisme. Mais ce n'est pas du tout ce qu'on dit : lutter contre la souffrance et le manque de confiance, c'est justement améliorer le système et permettre aux enfants de travailler", argumente le patron de l'Afev. Et ce qui cristallise les critiques, c'est la notation. "La note est un élément qui stigmatise et provoque de l'amertume chez les enfants en souffrance. En désangoissant l'école, des pays du nord de l'Europe n'ont pas diminué pour autant les résultats des élèves", explique le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.

Dans un rapport sur le suicide des enfants qu'il vient de remettre au gouvernement, M. Cyrulnik propose d'ailleurs de rendre l'école moins anxiogène. Ce problème de suicides "croît avec le système de notation trop précoce" qui existe en France, a relevé devant l'Assemblée nationale la députée UMP et pédiatre Edwige Antier.
Au collège privé Tournesol à Paris, qui vient d'ouvrir et accueille des enfants de 11 à 16 ans en grandes difficultés (troubles du comportement, autisme, déficience intellectuelle), il n'y a pas de notes "mais des paliers qu'on gravit", se félicite sa directrice Olivia Marchal.

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