Une femme de 22 ans qui a perdu son bébé accuse l'hôpital de Montauban de l'avoir laissée accoucher toute seule
L'hôpital de Montauban s'est défendu en affirmant que le bébé n'était pas viable. La jeune femme, qui a accouché à près de six mois de grossesse, a porté plainte.
A Lille, une autre femme a perdu son bébé à quatre mois de grossesse parce qu'on lui a administré un médicament destiné à une autre patiente.
A Montauban, l'autopsie pratiquée vendredi a révélé que le bébé prématuré était mort-né, a indiqué l'avocat des parents, qui dénonce cependant une "négligence médicale" car la mère a, selon lui, accouché sans aucune assistance.
L'Agence régionale de santé (ARS) a confirmé que la jeune femme s'était retrouvée seule pendant 30 minutes dans la salle d'accouchement, mais affirmé qu'il s'agissait d'une fausse-couche. L'ARS a souligné que "le foetus de 23 semaines et pesant 475 grammes" n'avait aucune chance de survie.
L'enquête de deux médecins inspecteurs envoyés sur place par l'ARS a toutefois pionté un "défaut d'organisation face à un niveau d'activité exceptionnel" dans la maternité, avec sept accouchements au lieu de deux ou trois lors d'une journée normale. L'ARS a assuré que des mesures seraient prises très rapidement.
Une enquête préliminaire du parquet de Montauban est également en cours après le dépôt par la mère d'une plainte contre X pour des blessures involontaires sur sa personne, selon le parquet.
Le récit de la mère
Sophie Przybylski, la jeune femme qui a perdu son bébé, a raconté à la Dépêche du Midi qu'après des pertes de sang lundi, dans sa 23e semaine de grossesse, elle avait été conduite à l'hôpital, aux urgences puis en salle d'accouchement.
Une sage-femme l'a alors auscultée et lui a dit que le travail commençait, qu'elle entendait les battements du coeur du bébé. On l'aurait ensuite prévenue que le bébé aurait peu de chances de survivre. Puis elle s'est "retrouvée toute seule, la sage-femme ayant disparu tout comme les deux aides-soignantes". C'est alors, dit-elle, qu'elle a accouché seule, malgré ses cris et ses appels au secours.
La sonnette d'alarme était placée trop loin de son lit pour qu'elle puisse l'atteindre, relate-t-elle. Elle affirme être restée seule plus de vingt minutes, dont dix avec son bébé laissé sans soins.
Une erreur tragique à Lille
A Lille, une jeune femme de 28 ans, enceinte de quatre mois, a perdu son bébé à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Alors qu'elle devait subir un cerclage du col de l'utérus, on lui a administré les médicaments destinés à une femme dans une chambre voisine. Celle-ci attendait un curetage, sa grossesse ne pouvant être menée à terme.
Les médicaments, qui ont été délivrés par une étudiante sage-femme, ont provoqué une dilatation du col de l'utérus et entraîné la perte du foetus.
"Ce qui a péché, c'est le contrôle ultime d'identité qui se fait au lit de la patiente", a expliqué lors d'une conférence de presse le Dr Denis Houzé de l'Aulnoit, chef de la maternité. "L'étudiante s'est trompée de chambre et n'a pas demandé l'identité de la patiente", a-t-il précisé.
Selon Lydia Way, directrice des soins infirmiers, une infirmière assurait le rôle de tuteur de l'étudiante. "Le tutorat était parfaitement fait", a-t-elle affirmé. Le stage de l'étudiante ne sera pas validé, et elle risque d'être renvoyée de l'école. "L'erreur est humaine, et une telle expérience (...) ça marque à vie", a ajouté Lydia Way.
Aucun problème de sous-effectif dans l'établissement n'est en cause, selon le directeur général délégué aux hôpitaux de l'Institut catholique Jacques-Yves Bellay, dont dépend l'hôpital.
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