: Vidéo Envoyé spécial. A Mayotte, les urgences débordées
Un centre hospitalier digne de ce nom, c’est l’un des avantages de la départementalisation de l’île de Mayotte. Mais les urgences mahoraises sont débordées, en particulier à cause des immigrés clandestins venus des Comores voisines, et le personnel est au bord de l’épuisement. Extrait de "Mayotte, histoire d’une faillite", un reportage d’"Envoyé spécial".
La départementalisation de Mayotte a tenu une de ses promesses : il y a maintenant un centre hospitalier moderne. Mais depuis son ouverture, les consultations sont en constante augmentation : "On est à 150, 155 passages par jour, c’est une augmentation considérable comparée à il y a quelques années, où on était à peine à 100 par jour", explique le docteur Bah Assoumani, chef des urgences. Construit pour une population estimée à 200 000 habitants, l’hôpital en accueillerait déjà le double.
Le personnel soignant au bord de l’épuisement
Faute de structure sanitaire dans son pays, les Comores voisines, Hamidati a payé un passeur 300 euros pour se rendre à Mayotte pour faire soigner sa fille de sept ans, gravement asthmatique. "Pour payer le trajet, j’ai dû vendre une partie de mon terrain […]. Le plus important maintenant, c’est que mes enfants aient une vie meilleure. On n’a pas le choix. " Les Comoriens sont toujours plus nombreux à prendre le même chemin. En sous-effectif, le personnel soignant est au bord de l’épuisement, mais le docteur Bah Assoumani ne baisse pas les bras : "En tant que médecin, on ne regarde pas d’où vient la personne, on ne regarde pas si elle a les moyens de payer […]. Quelles que soient leurs origines, on va soigner les gens, sauf qu’on n’a pas les moyens. " En janvier 2016, le gouvernement a débloqué 14 millions d’euros pour cet hôpital, cela paraît bien peu face à l’afflux d’immigrés clandestins... qui ne tarit pas.
Extrait de "Mayotte, histoire d’une faillite", un reportage d’Anne-Charlotte Gourraud diffusé dans "Envoyé spécial" le jeudi 2 juin.
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