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Vidéo Fin de la trêve hivernale et "retour des angoisses" pour les locataires expulsables

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

La trêve des expulsions locatives s'est achevée dimanche, attisant l'inquiétude des plus démunis et des associations, qui réclament un moratoire sur les expulsions pour 2013.

C'est "le retour des angoisses" pour de nombreuses familles, souligne la Fondation Abbé Pierre. La trêve des expulsions locatives s'est achevée dimanche 31 mars, attisant l'inquiétude des plus démunis et des associations, qui réclament un moratoire sur les expulsions et la réquisition de logements vides. Selon Droit au Logement (DAL), beaucoup de locataires expulsables ont déjà reçu leur avis d'expulsion. Ce reportage de Laurence Decherf, Emmanuel Beke et Mathieu Dreujou, de France 2, en apporte la confirmation. Deux locataires expulsables ont accepté de témoigner.

Depuis près de dix ans, Mia vit au rez-de-chaussée d'un immeuble parisien avec ses deux enfants. Elle paie 950 euros par mois pour 28 m2. Au début de l'hiver, cette mère a reçu une lettre lui enjoignant de quitter son appartement. Elle a des retards de paiement sur ses loyers et le propriétaire veut faire des travaux. "Je ne sors pas de chez moi, prévient-elle. Je fais comment ? Je vais où avec mes enfants ? Ils veulent que je me suicide ? Si je sors d'ici, il faut que je sois relogée. Je n'ai pas demandé un F4 ou un F5, je demande une chambre, propre, en attendant."

A 68 ans, Ousmane vit avec avec son épouse dans une pièce de 6m2, décrétée insalubre par arrêté préfectoral. Pas de chauffage, pas de point d'eau. Délogés par les propriétaires qui ont vendu ce logement, le retraité et sa femme sont revenus y vivre, faute de toit. Ils sont désormais assignés en justice par le nouveau propriétaire et redoutent eux aussi l'expulsion. En 2012, entre 30 000 et 40 000 expulsions, dont 14 000 par la force publique, ont eu lieu en France. Un chiffre qui  a doublé en dix ans. Et près de la moitié des ménages expulsés ont un emploi, mais ne parviennent pas à payer leur loyer.

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