: Vidéo Pièces à conviction. Bernard Kouchner : "On ne vire pas au Quai d'Orsay"
Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, les effectifs du Quai d'Orsay sont trop importants. Mais il est très diffiicle de les réduire... Extrait de "Pièces à conviction".
La France a le troisième réseau diplomatique au monde après les Etats-Unis et la Chine, avec 162 ambassades. Aujourd'hui, dans le budget publié par le ministère des Affaires étrangères, on découvre qu'un tiers des dépenses est consacré au personnel. Envoyer un Français à l'étranger coûte très cher. Un rapport interne du Quai d'Orsay de 2013 proposait de réduire les effectifs et d'augmenter les recettes des ambassades. Trois ans après sa publication, aucune de ses recommandations n'a été appliquée.
Pour Agnès Verdier-Molinié, présidente de la fondation Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), "le choix de la France a toujours été de couper plus, de supprimer plus de contrats locaux ou de contractuels que de titulaires. En 2012, on a supprimé trois fois plus de contrats locaux que de contrats d'expatriés".
Pour être élu, "il ne faut pas dire la vérité"
Pourquoi le Quai d'Orsay fait-il ce choix ? Un homme a son opinion sur la question, c'est Bernard Kouchner. Et l'ancien ministre des Affaires étrangères (2007-2010) ne mâche pas ses mots : "Parce que vous ne pouvez pas les virer. Et d'ailleurs, ce n'est pas le but mais ne croyez pas qu'en France, on chasse les fonctionnaires comme ça ! Vous rêvez !" Selon lui, l'administration française est trop lourde : "10% du budget de plus que l'Allemagne. Bien sûr qu'il faut le faire, mais si vous voulez être élu, il ne faut pas dire la vérité. [...] Il ne faut pas dire à vos électeurs que vous allez supprimer leur poste."
Extrait de "Nos très chères ambassades", une enquête de "Pièces à conviction" diffusée le 20 avril 2016.
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