: Vidéo Préfet sans affectation : "Etre payé à ne rien faire, c'est très désagréable"
Daniel Matalon a été nommé préfet par Nicolas Sarkozy en 2011. Quelques mois plus tard, le vent a tourné, François Hollande a été élu président de la République. Du jour au lendemain, il s'est retrouvé hors cadre, sans affectation… Extrait de "Pièces à conviction".
Après quatre années de bons et loyaux services, Nicolas Sarkozy nomme, en septembre 2011, Daniel Matalon comme préfet de la Nièvre. Quelques mois plus tard, François Hollande arrive au pouvoir. Ce changement de majorité est une première mauvaise nouvelle pour ce préfet.
Peu après, tard un mardi soir, son téléphone sonne : "Quand on appelle un préfet à 23 heures, c'est qu'il y a un problème. J'avais oublié que nous étions le mardi et que le lendemain, c'était jour de Conseil des ministres, le jour où on nomme les préfets. On les nomme ou on peut les sortir de leur poste..." Au téléphone, le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur lui apprend qu'il va être mis en position hors cadre, c’est-à-dire sans aucune affectation. Pour Daniel Matalon, c’est le début de la traversée du désert.
"Vous attendez un coup de téléphone qui ne vient jamais"
Daniel Matalon vit très mal sa nouvelle situation. "La position hors cadre signifie que vous êtes payé et que vous attendez qu'on vous donne une mission… Ça peut paraître très sympathique pour le commun des mortels qui se dit ‘qu'est-ce que c'est ce fonctionnaire qui est payé à ne rien faire ?’ C'est en réalité très désagréable. Parce que vous êtes là, vous attendez un coup de téléphone qui n'arrive jamais."
Pour être définitivement titulaire et "indéboulonnable", il faut conserver son grade de préfet pendant deux ans. Daniel Matalon n'aura pas eu cette "chance". Il sera définitivement "débarqué" par le gouvernement de François Hollande quelques semaines avant sa titularisation à vie.
Extrait de "Les jobs en or de la République", une enquête de Stéphane Girard diffusée dans "Pièces à conviction" le 21 septembre 2016.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.