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Garde d'enfants : tout le monde veut prendre sa place

Il est de plus en plus difficile de trouver une place pour faire garder son enfant. Certains parents recourent donc au système D.

Article rédigé par franceinfo
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Une employée d'une crèche inter-entreprises du groupe Babilou joue avec des enfants, le 16 septembre 2010 à Bordeaux (Gironde). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

SOCIETE - Vivement qu’il aille à l’école ! Pour beaucoup de parents, faire garder son enfant est une galère. L'apparition de crèches illégales en est l'une des multiples conséquences. La justice a mis un coup de projecteur sur cette pratique, en condamnant, mercredi 17 octobre, la responsable d'un de ces lieux improvisés à un an de prison avec sursis, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Un procès similaire est prévu au début du mois de novembre. FTVi revient sur cette situation qui rend la vie dure aux parents et pose des problèmes de sécurité. 

Neuf bébés sur dix n'ont pas de place en crèche

Crèche publique ou privée, assistante maternelle agréée, proches ou halte-garderie… Plusieurs solutions s'offrent aux parents des 800 000 bébés qui naissent chaque année. Les crèches n'accueillent que 12,6% des tout-petits en France, comme le montre le graphique ci-dessous (chiffres Le Parisien/Aujourd'hui en France). Pour neuf enfants sur dix, il n'y a pas de place.

Pendant la campagne présidentielle, la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), qui représente les crèches privées, estimait la pénurie à 400 000 places d’accueil en France. Pour alerter le gouvernement sur cette situation, des parents accompagnés de leurs enfants ont donc manifesté devant le ministère des Affaires sociales, mercredi 17 octobre. Ils s'inquiètent de la privatisation croissante des crèches.

Des initiatives locales existent également. A Cannes (Alpes-Maritimes), deux femmes ont décidé de lancer des micro-crèches en novembre, dont le détail est donné par le quotidien Nice-Matin

Le gouvernement veut poursuivre l'effort, mais reste flou

Nicolas Sarkozy avait promis 100 000 places de garde d'enfant. La Caisse nationale d’allocations familiales a été dotée à cet effet d’un milliard d’euros, et 80% de ces places seront créées d’ici la fin de l’année 2012. Mais l’effort est insuffisant.

Et le gouvernement actuel se garde bien d'annoncer des chiffres. La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, veut à présent "redéfinir les objectifs de la Caisse d’allocations familiales, dont la nouvelle convention sera négociée début 2013", dans un entretien accordé au Parisien (article payant), mercredi 17 octobre.

Des disparités selon les régions

"L'offre d'accueil varie, selon les départements, de 26 à 76 places pour 100 enfants de moins de 3 ans", explique Dominique Bertinotti au Parisien. Du coup, les garderies chez les particuliers se développent, comme l'explique ce reportage de Nicolas Luiset et Christophe La Rocca pour France 2.

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C’est à Marseille que la situation est la plus difficile : seuls 43% des enfants de moins de 3 ans ont accès à une place en crèche ou chez une assistante maternelle. Mais toutes les grandes villes sont concernées : 50% à Lyon, 56% à Paris.

En outre, certaines familles ont des difficultés financières pour faire garder leurs enfants. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, souhaite ainsi doubler le nombre d'enfants préscolarisés (dès l'âge de 2 ans) dans les zones prioritaires marseillaises, de 15% à 30% d'ici cinq ans. La mesure a été annoncée le 6 septembre, à l'issue du comité interministériel sur la deuxième ville de France.

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