Google Glasses : mon oculiste s'appelle Terminator
Le groupe américain a présenté, mercredi, ses lunettes à réalité augmentée. Connectées en Wi-Fi, elles permettent d'en savoir plus sur son environnement et le filmer. Séduisant... mais aussi inquiétant.
"C'est ce genre d'idée folle qui finit par devenir réelle." Le cofondateur de Google, Sergey Brin, a présenté ses Google Glasses mercredi 27 juin à San Francisco (Etats-Unis). Les lunettes à réalité augmentée, dévoilées en avril, semblaient être un lointain projet. Elles devraient finalement être disponibles dès 2014 pour le grand public. FTVi vous en dit plus sur cet objet futuriste.
Vivre les événements comme si on y était
Les lunettes sont équipées, entre autres, d'un capteur photo et vidéo. Ainsi, lors de la présentation de l'objet, le groupe a fait sensation en retransmettant en direct les images filmées par des athlètes équipés des Google Glasses, qui ont sauté en parachute, atterri sur le toit de l'immeuble où avait lieu la conférence, et rejoint la salle où elle se tenait :
Bref, avec ce côté "caméra embarquée", vous pourrez faire des remake de "J'irai dormir chez vous", l'émission de Antoine de Maximy, ou du film de Gaspard Noé, Into the Void. A quand le premier film tourné exclusivement en Google Glasses ?
Un écran sous les yeux dès qu'on en a besoin
De façon plus générale, les Google Glasses permettent d'en savoir plus sur votre environnement. Par exemple, elles peuvent afficher le plan du quartier, et pointer une flèche vers l'adresse où vous vous rendez, voire même afficher les indications du GPS. Avec la géolocalisation et les informations que Google possède sur vous (à travers votre de compte Google et toutes les activités qui y sont liées), le dispositif est susceptible d'indiquer des lieux qui vous intéressent. Sinon, de façon plus simple, vous pouvez y lire vos SMS, vos e-mails, etc. Un aperçu en démo ici :
La fenêtre qui affiche les informations se situe en haut à droite et ne gêne pas la vue. Google prend par ailleurs soin de développer ses lunettes en trois couleurs : noir, blanc et bleu clair.
Selon la firme californienne, l'appareil est plus léger qu'une paire de lunettes de soleil. Mais cela ne l'empêche pas d'embarquer une ribambelle d'équipements. En plus du capteur vidéo, les lunettes sont dotées (attention, la liste est longue) : d'un écran transparent, d'un micro (pour la commande vocale et pour téléphoner), d'une zone tactile sur une branche, d'un gyroscope (pour les activer en bougeant la tête) et d'une puce sans fil pour se connecter en Wi-Fi ou en bluetooth.
"La vision de Robocop"
L'objet n'est pas sans rappeler certains autres issus d'œuvres de fiction. Dans le manga Dragon Ball, des personnages disposent d'un "scouter" : pas un deux-roues mais un monocle numérique qui permet d'évaluer la force de son adversaire.
Allons-nous devenir des cyborgs ? L'équipement de Google fait forcément penser à cette séquence du film Terminator 2, où Arnold Schwarzenegger part à la recherche de vêtements. Nous voyons la scène à travers les yeux du robot (vers 4') : chaque élément choisi de l'environnement peut être analysé et des indications à son sujet s'affichent. Le site spécialisé The Gadget Show (lien en anglais) compare les Google Glasses avec "la vision de Robocop". Une fonction qui sera peut-être bientôt disponible si elles sont utilisées avec le logiciel Goggles développé par... Google. Ce programme permet, par exemple, de prendre un cliché d'une œuvre d'art, et d'en connaître l'auteur. Il permet également de prendre un code barre en photo, et d'avoir le détail du produit et une comparaison de prix. Et il peut reconnaître bien d'autres objets, comme les monuments, les magasins, les logos et même les vins.
C'est pour quand ?
Les Google Glasses seront réservées dans un premier temps aux Américains. Etant donné qu'elles pourraient avoir une portée militaire, elles ne peuvent pas être exportées. Et encore, tous les Américains ne pourront pas les acheter. Google propose le produit en pré-vente dans une "Explorer Edition" réservée aux développeurs présents à la conférence, à 1 500 dollars pièce (environ 1 200 euros). Ce modèle de première génération sera disponible début 2013.
Le grand public devra attendre 2014 pour en profiter. Et, selon le site spécialisé Numerama, elles pourraient être bien moins chères.
Si le prix devrait être revu à la baisse, c'est aussi peut-être parce que la concurrence va être rude sur le marché des lunettes connectées. Le site spécialisé Cnet rapporte que le groupe japonais Sony a déposé un brevet pour un projet similaire à celui de la firme de Mountain View. De son côté, Microsoft pourrait mettre sur le marché des lunettes qui fonctionnent avec son système de reconnaissance de mouvement Kinect, selon PC Inpact. Peut-être un premier pas vers un projet plus ambitieux.
Le côté sombre des lunettes
Les lunettes connectées pourraient devenir une tendance lourde des années à venir. Mais ce développement s'accompagne d'un risque : celui de la surveillance mutuelle généralisée. Avec ce dispositif, il suffit d'un mot pour prendre une photo ou filmer une scène. C'est encore plus facile qu'avec un smartphone. Par ailleurs, quand une personne a ces lunettes sur le nez, on ignore si elle nous filme ou si elle enregistre la discussion en cours... Plutôt gênant au quotidien, aussi bien au travail, qu'en famille ou entre amis.
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