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Hollande au Japon : les quatre sorties déconcertantes du président

Tacle à la Commission européenne, lapsus sur les Japonais et les Chinois... Le chef d'Etat français n'a pas toujours été là où on l'attendait lors de sa visite de trois jours.

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Hollande prononce un discours lors d'un dîner au palais impérial de Tokyo (Japon), le 7 juin 2013. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Est-ce le décalage horaire ? Le fait d'être sous des latitudes dépaysantes ? Toujours est-il que François Hollande - alias "Hollando" à Tokyo - n'a pas toujours été là où on l'attendait lors de sa visite d'Etat au Japon, qui s'achève samedi 8 juin. Petite revue des sorties déconcertantes du président français. 

"La crise dans la zone euro est terminée"

Le taux de chômage dans la zone a atteint un nouveau record en avril, à 12,2%. En Grèce et en Espagne, ce taux n'est pas loin des 30%. Mais François Hollande l'a assuré aux Japonais, samedi : il faut "bien comprendre que la crise dans la zone euro est terminée".

En jeu, les relations économiques entre le Japon et l'Union européenne (UE). Le chef de l'Etat français compte bien être "un acteur majeur" dans les discussions en vue d'un accord de libre-échange entre ces deux acteurs. Quitte à rassurer un peu vite les Japonais sur l'état des finances de la zone euro…

Un tacle à la Commission européenne

Dans le même ordre d'idée, François Hollande n'a pas hésité à tacler la Commission européenne lors d'une autre de ses interventions. Insistant sur la nécessité pour l'Europe de prendre des dispositions fortes tournées vers la croissance, le président a lâché : "A ma connaissance, il n'y a pas une commission asiatique qui surveille et vient vérifier l'Etat du déficit budgétaire japonais."

François Hollande lorgne les mesures économiques à rebours de l'austérité mises en place par le gouvernement japonais de Shinzo Abe et surnommées "abenomics". Comme l'explique Le Figaro, la politique de baisse du yen, qui a permis au pays de relancer ses exportations et donc sa croissance, est un "outil rigoureusement interdit en Europe, et donc en France, par les statuts de la Banque centrale européenne".

Austérité, l'exemple japonais

Un lapsus sur les Japonais et les Chinois

Au deuxième jour de sa visite, François Hollande commet un lapsus. Au début de sa conférence de presse commune avec Shinzo Abe, le chef de l'Etat évoque la prise d'otages d'In Amenas, en Algérie, en janvier. Il rappelle qu'elle a coûté la vie à dix Japonais. Il présente donc ses condoléances… "au peuple chinois".

Shinzo Abe n'a pas relevé la méprise du président. "Et pour cause, dans un souci diplomatique, la traductrice a corrigé l'impair", explique l'envoyé spécial du Figaro. François Hollande, lui, ne s'est même pas rendu compte de son erreur. Et ne l'a donc pas rectifiée. L'Elysée apporte son explication : le chef de l'Etat "est fatigué", confient les services présidentiels au Figaro.

Hollande confond Japonais et Chinois (France 2)

Bavard sur Albator, moins sur Chirac

Entre toutes ces conférences de presse et ces visites protocolaires, François Hollande et sa délégation ministérielle ont pu se détendre un peu avec des rencontres plus éclectiques. Le président français a notamment été présenté au dessinateur Leiji Matsumoto, créateur du héros de dessin animé "Albator", rendu célèbre en France par le "Club Dorothée". De quoi glisser une petite blague, en allusion à sa cote de popularité en berne dans l'Hexagone, comme le rapporte une journaliste d'Europe 1 sur Twitter :  

Alors, "lost in Japan" François Hollande ? "La délégation française apprécie mais souffre un peu après deux jours de jet-lag total et un sentiment grandissant d’être Bill Murray dans Lost in Translation", écrit Libération

Entre toutes ces déclarations impromptues, il y en a une, en revanche, que le chef de l'Etat s'est bien gardé de faire. Devant les journalistes, François Hollande a évoqué Jacques Chirac, grand amateur de la culture japonaise, sans en dire plus sur son état de santé. Une pirouette soulignée par un journaliste du Monde sur Twitter. 

Au dernier jour de sa visite, samedi, François Hollande devait rencontrer des jeunes Français vivant au Japon. De quoi se reconnecter à l'heure française avant de décoller pour Paris. 

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