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Hollande rassure la finance britannique... mais fâche l'extrême gauche

"Il n'y a pas de communistes en France", a déclaré le candidat socialiste à la présidentielle dans la presse anglo-saxonne. Il a tenté de nuancer ses propos, mardi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le candidat socialiste à l'Elysée, François Hollande, lors du sommet de l'innovation Futurapolis, à Toulouse, le 11 février 2012.  (LANCELOT FREDERIC / SIPA)

"Il n'y a pas de communistes en France." Pour rassurer le monde de la finance britannique, François Hollande n'y est pas allé de main morte dans des articles publiés lundi 13 février dans le The Guardian (lien en anglais), The International Herald Tribune ou encore The Financial Times. Une déclaration qui échauffe les esprits à l'extrême gauche au lendemain de leur publication.

Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche à l'Elysée, a ainsi dénoncé une "attitude hautaine insupportable" de François Hollande. De son côté, François Hollande a tenté de nuancer ses déclarations. FTVi vous aide à comprendre cette polémique. 

• Qu'a déclaré le candidat socialiste à la presse anglo-saxonne ? 

Interrogé sur ses propositions concernant l'économie, François Hollande s'est défendu de toute agressivité à l'égard du monde de l'argent. Le candidat socialiste à la présidentielle souhaite aussi rassurer le Royaume-Uni sur les conséquences d'un éventuel retour de la gauche au pouvoir en France en 2012. Pour lui, la victoire de François Mitterrand en 1981, qui avait "nommé des communistes au gouvernement", n'a rien à voir avec aujourd'hui. 

Il déclare ainsi : "Les années 80 étaient une époque différente. Les gens disaient qu'il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue, c'est de l'Histoire." Avant d'ajouter : "Aujourd'hui, il n'y a pas de communistes en France... La gauche a gouverné pendant 15 ans pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas de crainte à avoir."

Interrogé en marge d'un déplacement à Saint-Etienne par des journalistes, François Hollande a temporisé, mardi après-midi : "Oui il y a un Parti communiste, il y a des communistes bien sûr, mais enfin, il ne sont plus ce qu'ils étaient en 1981."

• Les communistes n'apprécient guère

Les réactions n'ont pas tardé. Mardi, Jean-Luc Mélenchon a réagi à l'issue d'une conférence de presse devant la presse étrangère : selon lui, François Hollande "est mal informé. Ça lui promet quelques déboires". La preuve : "Je suis le candidat des communistes", a-t-il martelé, affirmant que ses propos sont "une parole qui ne lui portera pas chance".

Pour Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français (PCF), "les 132 000 adhérents du PCF et ses 10 000 élus" apprécieront. Dans un communiqué, il estime aussi que "les génuflexions de François Hollande devant la City font du mal à la gauche", et juge que ses propos sur les marchés financiers "ont le mérite d'être clairs". Même avis chez les conseillers de Jean-Luc Mélenchon. "On peut se demander s'il y a bien encore un candidat socialiste dans cette campagne", a ainsi raillé Eric Coquerel. 

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