Hollande séduit le centre et les patrons, mais choque les communistes
La relance par l'offre prônée par le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse reçoit l'opprobre du leader du Front de gauche, ainsi que des ténors de l'UMP.
POLITIQUE – Même s'il s'en défend, c'est bel et un bien un virage économique que le chef de l'Etat a emprunté lors de sa conférence de presse, mardi 13 novembre, en prônant une relance par l'offre (axée sur les entreprises) plutôt que par la demande (axée sur la consommation des ménages).
Un cap "social-réformiste" ou "social-libéral", selon les mots de François Lenglet, inédit pour un président de gauche. De quoi recevoir les encouragements du centre et des patrons, mercredi, mais aussi l'opprobre des communistes.
Pour Parisot, Hollande a suivi le "principe de réalité"
Pour la patronne des patrons, Laurence Parisot, la direction prise par François Hollande est la bonne. "Cette conférence de presse est marquée du sceau du principe de réalité. Le président de la République confirme les premiers engagements pris par le Premier ministre depuis quelques jours en faveur de la compétitivité de notre pays", s'est-elle réjouie sur Europe 1.
"Ce que j'observe, c'est que la compétitivité est au centre du débat, que l'économie est au cœur des préoccupations du président. Il s'est fixé un objectif très clair, qui est de réduire le chômage et de donner des possibilités aux entreprises pour créer des emplois. C'est quelque chose qui doit nous rassembler tous."
Pour Bayrou, Hollande a été "convaincant"
François Bayrou, lui aussi, a jugé le président de la République "convaincant". "François Hollande a été à la hauteur de la fonction, il a été précis, maîtrisé dans son expression et montrant sa connaissance des sujets qu'il abordait et donc au bout du compte convaincant", s'est félicité le président du MoDem sur Public Sénat.
"Tout le monde voit bien l'impact de la réorientation qui est d'ores et déjà la ligne directrice de l'action du gouvernement. La 'politique de l'offre' qui mobilise l'action gouvernementale vers le soutien aux entreprises me réjouit. Elle était celle que nous attendions, et que d'ailleurs nous prévoyions."
Pour Mélenchon, Hollande a "capitulé sans condition"
A l'inverse, Jean-Luc Mélenchon, lui, aurait préféré une réorientation vers la politique de la demande. Le candidat du Front de gauche à la dernière élection présidentielle a vu dans la conférence de presse de François Hollande "l'aveu d'un renoncement". "Il a annoncé que c'était fini, l'objectif d'affronter la finance, comme il l'avait dit au Bourget [en janvier 2012]", a-t-il regretté sur France 2.
"Terminée l'idée de modifier le cours de la politique européenne en affrontant les politiques d'austérité : il les accompagne. Il a essayé de nous convaincre, avec le sourire, qu'il fallait capituler sans condition devant les exigences des politiques austéritaires. Nous avons entendu du Merkel version française", a fustigé le coprésident du Parti de gauche.
Pour Fillon et Copé, Hollande a été "décevant"
Même si cette orientation social-libérale adoptée par François Hollande aurait pu les séduire, les deux candidats à la présidence de l'UMP, François Fillon et Jean-François Copé, ont préféré critiquer les propos tenus par le chef de l'Etat. Sur RTL, le premier a estimé que "la politique [de François Hollande] n'aura aucun effet sur l'économie".
Quant au secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, il a estimé mardi soir, lors d'un meeting, que la conférence de presse du président de la République n'avait été que "déception", le président de la République "persistant dans le mensonge et le masque de l'autosatisfaction". "On attend de lui un cap, cette conférence de presse n'y a pas contribué. Il est totalement déconnecté de la réalité de notre pays."
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