Imbroglio Copé-Fillon au sommet de l'UMP : nos réponses à vos questions
La guerre entre les deux candidats pour la présidence du parti suscite de nombreuses interrogations. Francetv info y répond.
SUCCESSION A L'UMP - Risque d'explosion du parti ? Hypothèse de plus en plus crédible d'un retour de Nicolas Sarkozy ? Victoire à la marge du Front national ? Alors que Jean-François Copé et François Fillon revendiquent chacun la victoire à l'élection pour la présidence de l'UMP, lundi 19 novembre, cet imbroglio au sommet du premier parti de France suscite de nombreuses questions, que vous nous avez transmises dans notre "Direct". Francetv info y répond.
Anonymous : "Est-ce qu'il est imaginable que ni Copé ni Fillon ne reconnaissent leur défaite, même après la proclamation des résultats ? Et dans ce cas, que se passerait-il ?"
@Anonymous : "Imaginable", oui, même si cela reste peu probable. Si tel était le cas, celui qui continuerait à contester le résultat pourrait saisir la commission nationale des recours, une instance du parti, qui statue en dernier ressort. Le guide électoral de l'UMP (PDF) indique que cette commission "entend les différentes parties ainsi que le représentant de la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe), qui peut se rendre sur le terrain et rapporte les faits contestés". Les candidats pourraient même saisir un tribunal ordinaire, "comme pour l'élection de Miss France", explique à francetv info Bernard Maligner, ingénieur au CNRS, spécialiste du droit électoral.
Anonymous : "La Cocoe doit-elle rendre une décision à une heure précise ?"
@Anonymous : Absolument pas. Les résultats pourraient très bien être communiqués lundi après-midi ou lundi soir, comme mardi ou mercredi ! En 2008, lors du congrès de Reims du Parti socialiste, il avait fallu attendre quatre jours pour qu'une "commission de récolement" proclame l'élection de Martine Aubry au poste de première secrétaire du PS.
Yannick : "L'UMP est-elle réellement proche de l'explosion comme le laisse entendre Alain Juppé ?"
@Yannick : Alain Juppé a effectivement déclaré lundi matin qu'à ses yeux, "l'existence même de l'UMP est en cause". C'est un risque qui a d'ailleurs été brandi aussi bien par les proches de François Fillon que par ceux de Jean-François Copé durant la campagne.
Impossible néanmoins de prédire aujourd'hui la désintégration ou non du parti. Ce qui est certain, c'est que des mots très durs ont été prononcés dans les deux camps, et que l'unité de la formation sort considérablement affaiblie de cette campagne. Recoller les morceaux sera d'ailleurs le principal chantier du candidat qui sortira vainqueur du scrutin.
Tristan : "Le grand gagnant de ce véritable cirque n'est-il pas Nicolas Sarkozy, lui qui n'a cessé d'instrumentaliser la campagne depuis sa défaite ?"
@Tristan : Puisque la campagne et le scrutin ont révélé qu'il n'y avait pas de leader incontesté à l'UMP, l'hypothèse d'un troisième homme peut effectivement être brandie. Rappelons que dans un sondage Ifop (PDF) publié il y a une semaine, pas moins de 64% des sympathisants UMP disaient souhaiter un retour de Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle de 2017. Soit onze points de plus que trois mois plus tôt !
Djadja : "Des fraudes sont-elles avérées dans les Alpes-Maritimes ? Si oui, quelles en seront les conséquences ?"
@Djadja : Il apparaît que dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, on dénombre effectivement plus de bulletins dans l'urne que de votants. Après un recompte des voix, il y aurait eu 128 enveloppes en trop, selon Nice Matin. Du coup, certains dans le camp Copé demandent de ne pas comptabiliser l'ensemble de ce bureau de vote, ce que le camp Fillon, par la voix de Christian Estrosi, député UMP des Alpes-Maritimes, refuse pour le moment.
Plouf : "Pourquoi la Corse du Sud est-elle en blanc sur votre carte des résultats [A l'heure où la question a été posée, les résultats pour ce département n'étaient pas connus] ? On n'a toujours pas le score des deux candidats ?"
@Plouf : Vous pouvez effectivement consulter les résultats département par département dans notre carte interactive. Et, si les résultats exacts se sont effectivement fait attendre, ils sont désormais disponibles pour la Corse du Sud.
J_B_R : "Si Fillon est élu, n'aura-t-il pas un problème de 'gouvernance' du parti, alors que la motion la plus droitière (La Droite forte) est arrivée en tête ?"
@J_B_R :Les militants UMP étaient effectivement appelés à élire leur président, mais également à voter pour la "motion" de leur choix. Six motions, soit autant de sensibilités, étaient en lice. Les résultats ne sont pas officiels pour l'instant, mais "La Droite forte" serait effectivement en tête. Reste néanmoins à savoir quel score elle a obtenu précisément, pour évaluer le poids qu'elle pèsera au sein de l'UMP dans les mois à venir.
Anonymous : "Je suis de gauche mais comment se réjouir du spectacle proposé par l'UMP. A qui profite ce cirque ? Regardez les sourires du côté du FN..."
@Anonymous : Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a assuré lundi matin qu'il avait constaté "un boom des adhésions depuis hier soir" au FN. Impossible néanmoins de vérifier cette déclaration, qui pourrait tout à fait être un coup de communication.
En revanche, le score très disputé entre le "décomplexé" Jean-François Copé et le "modéré" François Fillon, ainsi que le bon résultat que pourrait obtenir la motion "La Droite forte", montre que cette question de la position de l'UMP par rapport au FN est loin d'être tranchée.
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