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Au Web10, Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur et PDG de Price Minister sera membre du jury du concours de start-up

Ayant revendu PriceMinister 200 millions d'euros en juin au leader japonais du commerce en ligne, Rakuten, PKM est un poids lourd français du e-commerce.Depuis 2005, le frère de Nathalie Kosciusko-Morizet (ex-secrétaire d'Etat à l'Economie numérique), investit dans des entreprises qui démarrent. Il est ce que l"on appelle un "business Angel".
Article rédigé par Angel Herrero Lucas
France Télévisions
Publié
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Pierre Kosciusko-Morizet devant une photo mise en vente sur Yellow Korner (Angel HERRERO LUCAS)

Ayant revendu PriceMinister 200 millions d'euros en juin au leader japonais du commerce en ligne, Rakuten, PKM est un poids lourd français du e-commerce.

Depuis 2005, le frère de Nathalie Kosciusko-Morizet (ex-secrétaire d'Etat à l'Economie numérique), investit dans des entreprises qui démarrent. Il est ce que l"on appelle un "business Angel".

Pouvez-vous nous présenter vos activités de "Business Angel" ?
PIERRE KOSCIUSKO-MORIZET : "Tout d'abord j'ai aidé de petites entreprises à hauteur de quelques milliers d'euros comme Yellow Korner, un site qui promeut des photographes qui débutent ou confirmés ; Novapost, marché de la fiche de paye dématérialisée ; ou Boursedutextile.com, marché de l"habillement pour professionnels. Les deux premières ont été lancées par mes étudiants d"HEC où j"encadrais des projets d"entreprise jusqu"à il y a encore deux ans.

Le deuxième stade de mes investissements vise "le trou dans la chaîne d"investissement" ('Equity Gap' en anglais). Ce sont des investissements entre 500.000 et 1,5 million d"euros. C"est entre mon rôle de "business Angel" - sommes inférieures à 500.000 euros - et avant les fonds d"investissement -sommes supérieures à 1,5 million d"euros- car il n"y a personne sur ce créneau.

Pour cela j"ai cofondé le fond d"investissement ISAI (Investisseurs actifs et connaisseurs du monde de l"internet, ndlr) qui finance de jeunes sociétés internet à fort potentiel mais qui ont déjà démarré. On veut des boîtes pour lesquelles la mayonnaise a déjà pris. On veut un début de frémissement comme on dit, un peu de chiffre d"affaires. Car le plus dur c"est ça. Après, avec notre réseau on est capables d"accélérer la machine. Nous venons par exemple d"investir dans covoiturage.fr, le leader en France et dans Instantluxe, où on peut faire expertiser et vendre ses objets de luxe.

J"investis aussi à titre personnel avec un associé (société Kernel) dans la tranche supérieure, entre 2 et 7 millions d"euros. Nous avons fait notre premier investissement il y a 10 jours dans Smartdate.fr. Un site de rencontres très moderne orienté vers le mobile et facebook. Nous avons déjà une belle audience et nous devrions être leader en Europe d"ici un à deux ans."

Qu"attendez-vous du Web 10, avez-vous des start-up en ligne de mire ?
"Je ne dirai rien. Je n"ai pas encore eu de contacts avec elles. Je verrai sur place. Il est important de voir comment les gens parlent de leur boîte."

Quels seront vos critères de sélection en tant que membre du jury ?
"L"innovation, le potentiel de marché et la personnalité du ou des fondateur(s). Est-ce qu"on sent le truc en tant qu"utilisateur potentiel. Et l"autre critère c"est que l"équipe soit bonne. Les idées ont toujours besoin d"évoluer et l"équipe doit être en mesure de le faire. Il vaut mieux une idée moyenne avec une très bonne équipe qu"une très bonne idée avec une équipe qui ne saura pas évoluer."

Etes-vous susceptible d"investir dans l"une d"elle ?
"On verra, mais ce n"est pas impossible."

Comme vous aimeriez voir émerger une Silicon Valley à la française. Que manque-t-il à la France pour y arriver ?
"Ce serait bien d"avoir de plus grosses boîtes basées en France. Aujourd"hui on a plein d"entrepreneurs et de créateurs mais pas assez d"investisseurs. L"autre aspect est que la France est un trop petit marché. Il faudrait qu"on puisse toucher toute l"Europe plus facilement avec un vrai marché commun. Et puis nos gouvernants devraient tenter d"accélérer l"internet et non le réguler ou le taxer. Aujourd"hui les boîtes préfèrent s"établir à l"étranger et surtout elles ont une inquiétude très forte car les lois changent tous les six mois ici. Ce qui n"est pas près d"être réglé car beaucoup de députés et de sénateurs ont une faible connaissance du web."

Pourtant la création d"un secrétariat à l"économie numérique a dû faire du bien non ?
"Il a disparu. Ce qui prouve que le gouvernement ne s"y intéresse pas suffisamment. Nos gouvernants manquent d"une vision globale. Je vois déjà plein de business plans qui veulent investir au Luxembourg ou en Irlande et ça m"énerve. Mais je pense que quand le Sénat sera renouvelé d"ici 20 ans ça ira mieux !"

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