Des scientifiques américains ont mesuré les variations infinitésimales du temps qui passe dans le quotidien
Selon la théorie de la relativité d'Einstein le temps passe plus vite à haute altitude.
Des physiciens de l'Institut national américain des normes et de la technologie (NIST) à Boulder (Colorado) ont mesuré cet effet sur une différence d'altitude de seulement 33cm, démontrant qu'on vieillit un peu plus vite quand on se trouve deux marches plus haut.
Les scientifiques avaient depuis des décennies démontré ce curieux effet au début du 20e siècle en plaçant une horloge atomique dans une fusée volant très haut comparé à une autre horloge restée à la surface de la Terre où les effets de la gravitation terrestre sont plus forts.
Avec les effets moindres de la gravitation l'horloge atomique avance un peu plus rapidement.
Pour effectuer ces expériences plus terre à terre, ces scientifiques ont utilisé les deux meilleures horloges atomiques expérimentales dans le monde qui se trouvent dans deux laboratoires du NIST. Elles sont reliées par un câble en fibres optiques de 75 mètres de long.
Le temps passe plus lentement à partir de 32 km/h
La différence est beaucoup trop faible pour qu'on puisse le percevoir directement. Il s'agit seulement d'environ 90 milliardième de seconde de plus au cours d'une vie de 79 ans.
Si cette accélération du vieillissement est imperceptible pour les humains, ces mesures d'une précision sans précédent pourraient trouver des applications pratiques en géophysique et d'autres champs de recherche, expliquent les auteurs de cette étude parue dans la revue américaine Science datée du 24 septembre.
Les chercheurs du NIST (National Institute of Standards and Technology) ont observé un autre effet de la relativité à l'échelle du quotidien à savoir que le temps passe plus lentement quand on se déplace plus vite à une vitesse de seulement 32 km/h.
Les expériences précédentes sur cet aspect de la théorie d'Einstein avaient été faites avec des jets volant à des vitesses supersoniques.
Les deux super-horloges atomiques utilisées pour les mesures presque identiques sont basées sur le "battement" d'un ion d'aluminium piégé par des champs électriques sur lequel on projette un rayon laser afin de l'exciter.
L'ion d'aluminium vibre ainsi entre deux niveaux d'énergie plus d'un million de milliards de fois par seconde assurant la pérennité et l'immuabilité de la fréquence de son rayonnement électromagnétique ainsi que son extrême exactitude.
Une de ces deux horloges ne devrait pas varier de plus d'une seconde sur environ 3,7 milliards d'années et la seconde est assez proche de cette performance.
L'horloge à césium, qui matérialise actuellement la seconde et sert de référence mondiale, pourrait ainsi être bientôt supplantée par l'horloge à l'ion d'aluminium.
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