Le site France Soir privé du service de publicités de Google, qui l'accuse de diffuser de fausses informations
Cette décision fait notamment suite à la diffusion d'un numéro de l'émission de France 2 "Complément d'enquête" dans lequel les journalistes interpellaient Google au sujet de France Soir.
Le site est notamment devenu le relai de nombreuses voix complotistes au sujet du Covid-19 et de la vaccination. France Soir s'est vu couper l'accès au réseau publicitaire de Google par l'entreprise américaine, a annoncé cette dernière vendredi 10 septembre, justifiant cette décision par des violations répétées de ses règles sur la désinformation. Xavier Azalbert a confirmé vendredi à l'AFP le retrait, depuis quelques jours.
Cette décision porte un coup financier à France Soir, même si le site continue d'afficher certaines publicités via d'autres services. Elle constitue "une atteinte à la liberté d'expression" et "porte atteinte à la viabilité d'un organe de presse", estime Xavier Azalbert. Il affirme que le site réfléchit à une action en justice "pour discrimination consistant à refuser la fourniture d'un bien ou d'un service" susceptible d'"entraîner une atteinte à la liberté d'expression".
Déjà déréférencé de Google News
Interrogé par l'AFP, Google a précisé avoir appliqué son règlement, qui vise à protéger les marques "contre la diffusion de leurs publicités à côté de contenus dangereux et trompeurs". L'entreprise affirme avoir prévenu France Soir, l'enjoignant de "remédier aux violations persistantes de nos règles", ce que le média dément.
La décision de Google intervient quelques jours après la diffusion sur France 2 d'un numéro de l'émission Complément d'Enquête, intitulé "Fake News, la machine à fric". "France Soir faisait partie des sites sur lesquels nous avions interpellé Google", a expliqué sur Twitter la coautrice du reportage Aude Favre. Google a également banni fin août le site américain The Gateway Pundit pour les mêmes motifs.
France Soir avait déjà été déréférencé de Google News en janvier et son compte YouTube (propriété de Google) avait été suspendu. Le média, qui conteste ces décisions, a été débouté en référé le 2 juin par le tribunal de commerce de Paris.
Parallèlement, le site avait dû se plier au réexamen de son statut de site "d'information politique et générale". Cet agrément lui avait finalement été accordé début avril par la commission paritaire des publications et agences de presse.
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