Intelligence artificielle : une enquête révèle que quatre entreprises françaises sur dix n'ont encore rien fait pour l'intégrer à leur activité
Ils en sont convaincus : 93% des dirigeants d'entreprises françaises pensent que l'Intelligence artificielle générative (IAG) va transformer l’activité de leur entreprise. Pourtant 39% n'ont encore rien fait pour l'intégrer. C'est ce que montre une enquête réalisée par OpinionWay et le groupe Dékuple que révèle France Inter jeudi 30 mai.
Selon cette étude, alors que l’intelligence artificielle générative, capable de créer du contenu, est perçue comme une vraie révolution par ces entreprises, peu d’entre elles sont véritablement actives sur le sujet et les investissements ne décollent pas. Plus de six entreprises sur dix (62%) ont au moins engagé des tests d'intelligence artificielle générative (IAG) et un tiers (33%) la développent ou l'ont déjà pleinement intégrée.
L'agriculture et le BTP très demandeurs
Deux tiers de ces entreprises (64%) ayant intégré l'Intelligence artificielle générative ont franchi le cap, il y a plus d'un an. Pour les autres, six sur 10 (60%) prévoient l’intégration de l’IAG au cours des deux prochaines années, alors qu'une sur 10 ne compte pas le faire du tout. Plus globalement, 92% des entreprises ont intégré ou ont le projet d'intégrer l'IAG. Plus de la moitié (56%) le fera au cours des deux prochaines années et 30% à partir de 2026.
L'IAG nécessite de nombreux investissements que les entreprises doivent prendre en compte. Selon l'étude, près de la moitié des entreprises (48%) prévoient de consacrer cinq millions d’euros ou plus pour l’intégration de l’IAG. 21% prévoient d'investir 10 millions ou plus. Si les secteurs de l’agriculture, de l'industrie et du BTP comptent particulièrement investir dans ce domaine (32% d'entre elles), en revanche, le secteur des services sont plus en retrait, avec 12% des entreprises qui y pensent. Un investissement qui devrait permettre un gain de productivité d’au moins 20% selon six entreprises sur 10 (61%). Les secteurs de l’agriculture/industrie/BTP ont des attentes supérieures de l'ordre de 50% minimum.
Un "risque" de déclassement pour les retardataires
L'enquête souligne encore que la grande majorité des entreprises, neuf sur 10, forment leurs salariés à l’utilisation de l’IAG, en priorité les équipes dirigeantes (92%). Et huit entreprises sur 10 (82%) prévoient de réaliser des embauches grâce à l’intégration de l’IAG, dont un tiers qui l’a déjà fait. L'étude fait un autre constat : les très grandes entreprises, où normes et procédures sont plus lourdes qu’ailleurs, sont les plus lentes à intégrer l'Intelligence artificielle générative. Un tiers n'a pas encore prévu d'y former leurs employés.
Jacques Pommeraud, PDG du groupe de services numériques Inetum, alerte les entreprises sur le fait de ne pas prendre de retard. "Vous aurez, si vous êtes un laboratoire pharmaceutique, des concurrents étrangers qui développeront des nouvelles molécules en moins de temps que vous", avertit-il. Jacques Pommeraud prévient encore les acteurs de l'informatique qui auront "des concurrents étrangers qui proposeront des tarifs 15% inférieurs au vôtre". "Le risque", pour les entreprises retardataires, "est d'être déclassé par des produits beaucoup plus efficaces, moins chers et de meilleure qualité", ajoute Jacques Pommeraud.
L'enquête d'OpinionWay et du groupe Dékuple a été réalisée du 12 au 26 avril 2024 auprès de 300 décisionnaires et membres du comité exécutif dans les entreprises de plus de 250 salariés en France sur un échantillon représentatif, interrogés par un questionnaire auto-administré en ligne.
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