Les opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom refusent de donner accès à Free (4e opérateur mobile) à leur réseau 3G
Dans une interview aux Echos, publiée mercredi dernier, le patron de SFR, Frank Esser, avait déclaré : "Nous discutons uniquement (avec Free, ndlr) d'une offre d'itinérance de ses abonnés en 2G, comme la loi nous y oblige. Pas en 3G ".
Lundi, le quotidien économique avait affirmé que c'était également le cas d'Orange et de Bouygues Telecom.
"C'est une nouvelle preuve du manque de concurrence sur le marché français du mobile. Il y a une convergence de vue sur ce point entre les trois opérateurs qui est troublante : pourquoi refuser à Free ce qui a été accordé aux MVNO (opérateurs mobiles virtuels tel que Virgin Mobile, qui loue les réseaux des opérateurs, ndlr)?", s'est interrogé le groupe Free.
Free a obtenu en décembre dernier la quatrième licence de téléphonie mobile pour 240 millions d'euros et compte se lancer sur ce marché en 2012.
La 3G offre un débit plus important que la 2G et donc la transmission de données plus "lourdes" (mail, internet, téléchargement de musique, etc). L'impossibilité d'utiliser le réseau 3G de ses concurrents pourrait ainsi pénaliser Free mobile à son démarrage. Pour autant, la majorité des usagers français se connectent aujourd'hui via la 2G : selon des chiffres de l' Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques), seuls 28% des Français utilisaient la 3G fin 2009.
Silence de la concurrence
Les Echos estiment qu'en cas de blocage, Free pourrait saisir l'Arcep. Si la réglementation n'évoque pas la 3G , l'Autorité avait en effet néanmoins indiqué qu'elle "veillera(it) à ce que soient offertes des conditions de gros permettant (au nouvel) opérateur de faire une entrée pertinente sur le marché de détail".
Free pourrait, comme il l'a souligné lundi, arguer du fait que les MVNO (Virgin Mobile, etc.), qui louent les réseaux des opérateurs, ont obtenu de ces derniers le droit d'utiliser leurs infrastructures 3G . Contacté par l'AFP, Orange n'avait pas donné suite en début d'après-midi, tandis que Bouygues Telecom s'est refusé à tout commentaire.
Les débuts timides de la 4G en Europe du Nord
Lancée commercialement depuis six mois à Stockholm et à Oslo, la quatrième génération de téléphonie mobile fait des débuts timides dans les capitales nordiques pourtant friandes de nouvelles technologies. Besoin de nouveaux téléphones, investissements massifs, modèle économique restant à trouver, contexte de crise: le très haut débit mobile fait face à plusieurs obstacles. Seuls quelques centaines voire quelques milliers de Suédois et de Norvégiens ont souscrit à l'offre 4G. Mais l'offre se limite pour l'instant à l'internet mobile ultra-rapide, 5 à 10 fois plus performant que les réseaux précédents, qui permet un affichage quasi-immédiat des pages web, et un transfert rapide des gros fichiers photos et vidéos. Pour les téléphones eux-mêmes, il faudra attendre. Quelques premiers modèles compatibles sont attendus cette année, mais uniquement sur le marché nord-américain. Le vrai développement de la 4G devrait avoir lieu vers 2012-2013.
L'essor du très haut débit semble néanmoins inéluctable: en quelques années seulement, le volume du trafic dédié aux données a rattrapé le trafic par la voix, qu'il vient de dépasser. Selon Ericsson, le nombre d'utilisateurs de l'internet mobile dans le monde devrait passer de 400 millions aujourd'hui à près de 3,5 milliards d'ici à 2015, soit presque autant que le nombre d'utilisateurs actuels de téléphones mobiles.
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