Les travaux pour construire le réacteur à fusion nucléaire Iter à Cadarache (Bouches-du-Rhône) vont commencer cet été
La fusion nucléaire, au coeur du projet Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor), s'inscrit dans la quête d'une énergie plus "propre" et quasi-illimitée, en domestiquant l'énergie du soleil.
La fusion est considérée comme une solution de rechange à la fission nucléaire, source de déchets radioactifs pendant des milliers d'années.
Comment ça marche ? La fusion nucléaire contrôlée consiste à faire fusionner les noyaux de différents types d'atomes d'hydrogène pour former de l'hélium. Et afin de vaincre la répulsion naturelle entre les atomes, les réactions de fusion nécessitent des températures de l'ordre de 100 millions de degrés. La matière est alors à l'état de plasma : les atomes sont dépouillés de tout ou partie de leurs électrons. Ce quatrième état de la matière après solide, liquide et gaz, consiste en une "soupe" de particules, des ions positifs et des électrons négatifs, parcourue par des courants électriques.
Au coeur du réacteur Iter, ce plasma, confiné grâce à des aimants, doit être chauffé dans des chambres à vide de forme cylindrique inventées par les Russes, des tokamaks (chambres magnétiques en russe, ndlr).
Côté financement, l'Europe, qui n'avait pas de mandat lors de la dernière réunion du conseil d'Iter en Chine en juin, s'est engagée à verser une somme plafond de 6,6 milliards d'euros, sachant que la part européenne dans le projet se situe autour de 45%. Selon M. Bigot, haut-représentant pour la réalisation en France du projet, le surcoût du projet Iter, dont l'enveloppe peut être aujourd'hui évaluée à environ 12 milliards d'euros, est liée à plusieurs facteurs.
"Aujourd'hui, c'était une étape extrêmement importante, puisque c'est l'engagement unanime des sept grands partenaires associés (la Communauté européenne de l'énergie atomique Euratom, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les Etats-Unis, ndlr) de remplir leurs obligations de fourniture des équipements qui vont permettre à cette machine de marcher", a précisé Bernard Bigot, qui a accueilli les participants au conseil.
Premier essai en 2019
Une première tentative de fusion d'atomes d'hydrogène est prévue en novembre 2019, tandis que le processus final de fusion utilisant du tritium et du deutérium, deux isotopes de l'hydrogène, ne serait lancé qu'en 2026-2027. Quasiment inépuisable, le deutérium peut être facilement extrait de l'eau, qui en contient jusqu'à 40 milligrammes par litre.
Au-delà de la voie du "confinement magnétique" choisie pour Iter, d'autres projets, dont le futur Laser Megajoule (LMJ) français et le "National Ignition Facility" (NIF) américain, misent sur l'action conjuguée de multiples puissants faisceaux lasers pour aboutir à la fusion nucléaire contrôlée.
Projet pharaonique étalé sur 35 ans, Iter vise à faire de la fusion thermonucléaire une solution de rechange à la fission de noyaux d'atomes lourds des centrales nucléaires actuelles, source de déchets radioactifs pendant des milliers d'années.
Infographie animée sur la fusion nucléaire contrôlée et la quête d'une énergie quasi illimitée.
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