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Christophe Castaner saisit la justice après des messages racistes attribués à des policiers sur Facebook

Le groupe Facebook est présenté comme "un groupe d’informations et de débats sur la sécurité publique et la réalité du travail et des missions des forces de l’ordre".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, après le Conseil des ministres du 27 mai 2020. (JACQUES WITT/SIPA)

Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, a saisi la justice après la révélation de messages racistes publiés sur Facebook dans un groupe privé réunissant des membres des forces de l'ordre, a appris franceinfo auprès du ministère, vendredi 5 juin. Le site Streetpress a révélé, jeudi, des dizaines de montages photo et messages à caractère raciste, sexiste et homophobe échangés sur un groupe du réseau social réunissant plus de 8 000 membres faisant partie des forces de l'ordre "ou se présentant comme tel", précise le site. "Comme il s'agit d'échanges au sein d'un groupe sur un réseau social, groupe sur lequel nous n'avons aucune information, ces éléments doivent avant toute chose être vérifiés", a commenté l'entourage du ministre auprès de l'AFP. Il est en effet difficile de déterminer, sans enquête, si tous ces messages ont bien été postés par des policiers ou par des personnes prétendant être des policiers.

"S'ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l'honneur de la police et de la gendarmerie nationales, dont les hommes et les femmes sont engagés au quotidien pour protéger les Français, y compris contre le racisme et les discriminations. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur a décidé de saisir le procureur de la République", a-t-on précisé de même source, après les révélations de Streetpress.

Des messages racistes, sexistes, homophobes et vulgaires

Selon l'enquête publiée par le site d'info, de très nombreux messages haineux, racistes, sexistes, homophobes et vulgaires y sont échangés entre participants. Des captures d'écran montrent ainsi des messages tournant en dérision la mort de jeunes hommes au volant de leur moto-cross ou qualifiant de "sale pute" la chanteuse Camelia Jordana, qui a récemment dénoncé les violences policières sur le plateau de l'émission de France 2 "On n'est pas couché".

Mercredi, Christophe Castaner avait promis que "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" au sein de la police ferait "l'objet d'une enquête, d'une décision, d'une sanction". Le ministre de l'Intérieur a saisi le parquet de Paris en vertu de l'article 40 du Code pénal qui impose à "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit", "d'en donner avis sans délai au procureur de la République".

La publication de ces échanges intervient sur fond de vague d'indignation mondiale après la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans asphyxié par un policier blanc, qui a relancé en France le débat sur les violences des forces de l'ordre visant les minorités.

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